Le Dialogue stratégique entre les Etats- Unis et le Maroc a pris naissance jeudi 13 septembre 2012 à Washington, à l'issue de séance de travail sous la présidence conjointe de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et du chef de la diplomatie marocaine, Saâd-Dine El-Othmani. Officiellement, aux yeux de Washington, son objectif est de renforcer durablement une relation d'amitié séculaire. Pour la partie marocaine, ce dialogue stratégique est 'une reconnaissance" par Washington des réformes politiques mises en 'uvre 'sous l'impulsion" de son roi, dans la foulée des 'printemps arabes" avec l'avènement d'un gouvernement tiré par la charrette islamiste, mais aussi 'un soutien sans faille" au plan d'autonomie au Sahara proposé par Rabat. En tout cas, ce 'dialogue" constitue l'expression de la ferme volonté des Etats-Unis de raffermir davantage ses relations avec le Maroc dans le but de lui attribuer un rôle dans leur nouvel échiquier régional et international. En effet, cet accord tombe dans la conjoncture, notamment au Moyen-Orient, au Maghreb, en Afrique sahélienne et subsaharienne, où les Etats-Unis ont rebondi pour préserver leurs intérêts traditionnels et surtout établir de nouveaux rapports face à l'arrivée massive de nouveaux concurrents. En Afrique, par exemple, la compétition est de plus en rude avec une Chine particulièrement agressive, un Brésil et une Inde qui n'ont pas dit leur dernier mot. Sans compter les efforts d'une France, peut être disqualifiée sur le plan économique, mais encore active avec ses réseaux de la Françafrique. Le Maroc, avec le repositionnement du nord du Maroc et le port Tanger Med est devenu assurément stratégique vis-à-vis des flux de marchandises entre l'Europe et l'Afrique, l'Est et l'Ouest et au-delà avec les Amériques.
Le détroit de Gibraltar séparant l'Europe de l'Afrique est la deuxième voie maritime la plus utilisée derrière la Manche. Traversé par des centaines de milliers de navires et des milliers de sous-marins, sa position a une très grande importance stratégique et permet le passage de l'Atlantique et de l'Europe du Nord vers la Méditerranée et vers l'Océan Indien. En outre, la position géostratégique et le contexte régional de tension au Sahel et au Maghreb où la pâte islamiste 'soft" n'a pas l'air de lever, notamment en Tunisie qui devait constituer le laboratoire de ce type de régime devant favoriser les ouvertures économiques et tenir en laisse leurs sociétés grâce aux verrous religieux. La magie n'a pas opéré ni avec Ennahda, ni avec les islamistes marocains, les percepts religieux ne pouvant pas diluer les vrais problèmes de la vie courante. À Rabat, il se dit que le Maroc ne pouvait laisser indifférent les Américains avec l'avènement des jihadistes dans le Sahel. Il est à relever que les thèmes examinés lors de ce 1er Dialogue stratégique USA-Maroc ont concerné la promotion des investissements, la reconduction du Millenium Challenge Account, la fructification de l'accord de libre-échange, le volet culturel, la coopération militaire, la situation au Sahel et la crise du Mali et comme n'a-t-on pas manqué de le souligner côté marocain : le Sahara Occidental.
À Rabat, les commentateurs ont tous souligné que ce 1er round du Dialogue stratégique constitue donc bel et bien une reconnaissance par les Etats-Unis d'Amérique du Maroc en tant qu'important pilier régional et allié majeur hors Otan sous le leadership de son souverain, pour conclure que 'le Maroc est, et restera, pour les Etats-Unis d'Amérique un allié stable, un pilier et un point d'ancrage loyal dans une région en proie à l'incertitude et à des soubresauts". C'est, on ne peut plus, clair.
D. B
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Posté Le : 15/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Bouatta
Source : www.liberte-algerie.com