Algérie

Dialogue sans préalables


La notion de dialogue est-elle en passe de connaître une nouvelle définition, un contenu nouveau dans l?esprit des différents acteurs et partenaires sociaux, économiques et politiques ? Depuis quelque temps se dessinent en effet en filigrane dans le pays, dans l?espace public, de nouvelles m?urs sociétales qui voient apparaître dans les relations entre les individus et les groupes qui composent la société algérienne d?une part, entre ces derniers et le pouvoir d?autre part, de nouveaux présupposés qui sous-tendent le dialogue sous toutes ses formes. Dans la recherche des solutions aux conflits qui agitent la société, il est loisible en effet de remarquer que les différents protagonistes acceptent désormais volontiers de s?asseoir à la table des négociations ou des discussions, sans poser de préalables comme on l?avait vécu dans des expériences passées ; des préalables tellement irréalistes et irréalisables dans certaines situations que le dialogue amorcé ne pouvait que fatalement déboucher sur un échec. La remarque vaut aussi bien pour le pouvoir qui détient la clé des défis qui interpellent le pays dans sa dynamique de développement qui génère forcément, comme dans toute société en mouvement, des crises, des désordres multiformes qu?il faut savoir gérer dans le calme, le respect réciproque, la clairvoyance politique que pour les groupes sociaux et politiques qui doivent également (re) faire, de leur côté, l?apprentissage du dialogue. Lorsque l?on se projette dans une négociation, il faut admettre désormais qu?au bout du dialogue on peut obtenir des acquis, lesquels ne pourraient toutefois pas être arrachés si l?on ne se résout pas par ailleurs à faire des concessions de son côté. Concéder du terrain à son partenaire n?est pas du tout synonyme d?une position de faiblesse, bien au contraire. Le dialogue est un concept des sociétés modernes qui est fondé sur l?acceptation de l?autre et les vertus de l?écoute, sur la force de l?argumentation et du droit comme seul et unique arme pour faire admettre et faire partager ses vues. La société est-elle en voie de connaître une normalisation dans la manière de prévenir et de gérer par le dialogue bien compris ses conflits ? L?acceptation par les archs de reprendre le dialogue avec le gouvernement sans s?encombrer de ses préalables antérieurs tout comme la disponibilité exprimée par le Forum des chefs d?entreprise (FCE) pour rencontrer le chef du gouvernement sans poser également aucune condition, sont-elles le signe de l?amorce d?un début de confiance dans la recherche, en commun, des solutions aux problèmes que traverse le pays entre le pouvoir et les représentants de la société à tous les niveaux ?
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