Dialogue politique et relations économiques au menu Le premier ministre turc aujourd'hui à alger

La visite de M. Erdogan s'inscrit dans le cadre du « renforcement de la coopération entre les deux pays et traduit leur volonté de hisser le dialogue politique et les relations économiques au plus haut niveau, conformément à l'esprit du traité d'amitié et de coopération conclu en 2006", a précisé la même source. M. Erdogan aura, durant son séjour à Alger, des entretiens politiques avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, durant lesquels il sera procédé à un « échange de vues sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun ». Ces entretiens seront ensuite élargis aux délégations des deux pays. Les responsables des deux pays procéderont à « l'évaluation des projets en cours et examineront les voies et moyens de renforcer, promouvoir et diversifier la coopération bilatérale dans divers domaines d'activité ». Le Premier ministre turc sera également reçu par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Larbi Ould Khelifa, et prononcera une allocution devant les députés. M. Erdogan se verra, par ailleurs, remettre le diplôme Honoris Causa en marque de distinction. Un forum d'hommes d'affaires algéro-turc sera organisé et permettra aux opérateurs économiques des deux pays d'explorer et d'identifier les partenariats à conclure dans divers secteurs économiques. Le Premier ministre turc se rendra, demain, à Oran pour visiter le site gazier de la zone industrielle d'Arzew et la nouvelle aciérie réalisée par la société turque de droit algérien Tosyali Iron et Steel, conclut le communiqué.
LE DISCOURS D'ERDOGAN À L'APN TRÈS ATTENDU Le séjour du Premier ministre turc aura, à la fois un caractère politique mais surtout économique. Outre les entretiens avec les hauts responsables de l'Etat, notamment M. Sellal, l'ambition affichée des Turcs est la consolidation de leur présence sur le marché algérien. Le niveau des relations économiques est en nette progression. La Turquie a été classée 8e client de l'Algérie en 2012, avec 3,04 milliards de dollars, et son 7e fournisseur, avec un montant de 1,78 milliard de dollars, selon les chiffres des Douanes algériennes. Dans le cadre de la relance de l'industrie nationale et de la réalisation des projets du plan quinquennal, les entreprises turques peuvent jouer un rôle pour relancer, notamment, l'industrie du textile et la sidérurgie. Elles cherchent également à décrocher davantage de contrats dans le BTP. La société de gestion des participations de l'Etat SGP-industries manufacturières et le groupe turc Taypa ont signé, le mois dernier, un accord de partenariat portant sur la réalisation d'un complexe intégré, dédié aux métiers du textile dans le nouveau parc industriel de Relizane. Les usines de ce complexe devraient produire des tissus, des articles de confection et de bonneterie, et toute la gamme des produits de textile. Ce projet devrait générer plus de 10.000 emplois. L'un des fleurons de ce partenariat est une usine du géant turc de la sidérurgie, Tosyali. Considéré comme le plus gros investissement turc à l'étranger, il sera inauguré par le Premier ministre turc qui se déplacera, demain à Oran, accompagné de son ministre de l'Economie, Zafer Caglay. Ils procéderont, par la même occasion, au lancement des travaux d'une deuxième unité. Comme pour témoigner des bonnes relations qui lient les deux pays, le groupe turc envisage de construire une troisième usine, toujours à Oran. Il est prévu également la signature de protocoles d'accord pour densifier et diversifier les relations entre les deux pays. Sur le plan politique, le Premier ministre turc prononcera, aujourd'hui à l'APN, un discours devant les parlementaires des deux Cambres réunies, et un autre devant le forum d'affaires algéro-turc. Il tracera, à coup sûr, au cours de cette intervention très attendue, le cadre d'évolution des liens entre Alger et Ankara. Outre l'exploration des opportunités de partenariat bilatéral, les participants à ce forum discuteront de la promotion et de l'intensification des échanges commerciaux entre les deux pays. En plus du BTPH, plusieurs secteurs d'activités comme l'énergie, le textile, l'agroalimentaire, l'agriculture, l'automobile, les produits chimiques, les machines et équipements, seront présents lors de ce forum qui sera suivi de rencontres d'affaires entre opérateurs et investisseurs des deux pays.