Le dialogue et la protection sociale en Algérie sont des "expériences riches" et "un modèle à partager", a indiqué hier à Alger, le directeur du département gouvernance et tripartisme à l'Organisation internationale du travail (OIT), Moussa Oumarou."Le dialogue social et la protection sociale en Algérie sont des expériences riches qui constituent, à bien des égards, un modèle à partager à l'occasion de rencontres internationales", a-t-il dit, lors d'un colloque sur le partage de l'expérience algérienne en matière de dialogue et de protection sociales.Il a salué, dans ce contexte, l'engagement du président de la République, Abdelaziz Bouteflika en faveur d'une "économie de solidarité", et de la création d'emplois, comme conditions "essentielle" d'un développement "global et durable". M. Oumarou a salué également les récentes mesures prises par le gouvernement, pour étendre la protection sociale aux travailleurs, dans l'économie informelle et aux universitaires diplômés, pendant la période de recherche d'emploi.Il a ajouté qu'avec ces dispositions, le système de protection sociale algérienne, devient parmi les "meilleurs au monde", en terme de couverture sociale, car il couvre "environ 90% de la population, ce qui constitue un exemple de progrès notamment en Afrique et dans le monde arabe". Pour lui, le dialogue social et le tripartisme constitueront les "principaux outils" pour trouver des solutions "durables et équilibrées" aux défis posés à tous les pays pour assurer une "gouvernance participative" des affaires publiques.Il a indiqué que le dialogue social est "un outil "permettant la concertation et l'échange d'information entre les partenaires sociaux sur des questions d'intérêts communs que ce soit sur le plan politique ou économique."Quant à la sécurité sociale, elle représente un ensemble de mécanisme de prévoyance collective essentiel pour atténuer la pauvreté, les inégalités et stimuler la croissance inclusive, en améliorant la santé ainsi que la capacité des personnes vulnérables afin qu'elles contribuent, de manière effective, à l'augmentation de la productivité et au développement de l'économie nationale", a-t-il indiqué.Pour le représentant de l'OIT, la création d'emplois, les droits au travail, la protection et le dialogue social et l'inégalité entre homme/femme sont au c?ur de l'agenda du travail décent, qui est lui-même un des objectifs du développement durable.Il a ajouté, dans le même sillage, qu'au cours de l'AG de l'ONU, en septembre 2015, le travail décent et ses piliers sont devenus des éléments "centraux" du nouveau programme de développement durable pour 2030.Il a relevé que l'objectif du programme pour 2030 invite à promouvoir une croissance économique "soutenue, durable et partagée", un "plein emploi productif et un travail décent", soulignant que cet objectif sera un "domaine d'engagement essentiel" pour l'OIT et ses mandants.M. Oumarou a soutenu, que pour faire avancer le progrès social et la productivité économique, il fallait avoir la stabilité, car conjugués à la paix sociale, ils favorisent la croissance et le développement. "A travers ce dialogue, vous recherchez des solutions équilibrées aux défis économiques et sociaux. Vous cherchez des solutions aux conflits, des voies pour faire avancer le progrès social", a-t-il dit.Il ajouté que durant cette période "critique" marquée par une "crise économique" mondiale qui perdure, doublée d'une baisse des cours des matières premières, les défis liés à la promotion du travail décent et notamment à la protection sociale et à l'emploi deviennent une "priorité partagée" et dans ce cadre le dialogue social constitue un "levier important" pour trouver des "solutions consensuelles et durables"."Le recours systématique au dialogue social permet de mobiliser les acteurs tripartite de vos pays pour trouver les compromis nécessaires et faire face à ces nombreux défis", a-t-il souligné.M. Oumarou a indiqué que la dignité, la prospérité et la justice sociale sont "au c?ur" de l'agenda du travail décent, relevant que ces valeurs sont "pleinement reflétées" dans ce que "vous souhaitez réaliser à travers notamment le partage de l'expérience algérienne en matière de tripartisme et de protection sociale."Le travail décent est capital pour la stabilité des familles et des communauté, afin de garder l'espoir pour les jeunes femmes et hommes", a-t-il estimé.Engager un processus de stabilité socialePour sa part, le secrétaire général de l'Union général des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a indiqué mardi, que l'Algérie avait pu, à travers le dialogue, engager un "processus de stabilité sociale, synonyme de paix"."A travers le dialogue social, nous avons pu engager le processus de la stabilité. Le dialogue est synonyme de stabilité sociale et de paix. Ces trois facteurs constituent la pierre angulaire des avancées économiques et sociales", a-t-il soutenu, lors d'un colloque sur le partage de l'expérience algérienne en matière de dialogue et de protection sociale.Il a ajouté que l'Algérie avait entamé depuis 1990, un processus "d'entente et de cordialité" entre le gouvernement, le patronat et l'UGTA, autour des questions économiques et sociales.Le SG de l'UGTA a rappelé dans ce sens, la tenue de la première bipartite en 1990 et de la tripartite en 1991, deux vecteurs essentiels, selon lui, qui ont permis au pays d'avancer dans une "démarche collective" sur les questions "très sensibles", concernant le monde du travail."Nous sommes le seul pays, affilié ou membre de l'OIT, à exercer réellement sur le terrain le bipartisme et le tripartisme", a-t-il dit, ajoutant que "nous avons pu, ensemble, innover dans un processus de dialogue dans un pays émergent".M. Sidi Said a soutenu qu'en Algérie, les textes de loi régissant le monde du travail sont préalablement, soumis aux partenaires sociaux, citant au passage un document "éminemment important", à savoir le statut général de la Fonction publique qui avait fait l'objet de consultations, ayant duré trois (3) années, avec l'ensemble des partenaires socio-économiques.Tout en relevant qu'il y avait "beaucoup de difficultés" pour la mise en place de ce processus de dialogue, il a noté qu'actuellement "on est passés de la problématique du dialogue à celle de la confiance". M. Sidi Saïd a ajouté que "nous avons cette conviction d'avoir construit notre pays sur une tradition séculaire, car le débat démocratique et la consultation existaient déjà dans les villages au sein de la Djemaâ", mettant en exergue, la "solidité" des liens entre Algériens qui fait qu'aucune partie et personne ne peut attenter à la stabilité de l'Algérie, a-t-il souligné."Nous avons cette conception à travailler ensemble. Nous avons des difficultés certes, mais nous avons aussi cette volonté politique de travailler ensemble".M. Sidi Saïd a ajouté, par ailleurs, que son organisation et les parties concernées sont "en train d'élaborer tranquillement et sereinement le code du travail, sans aucune précipitation", dans le cadre de l'amélioration des lois sociales des années 90."Le code du travail est entre les mains des organisations patronales et de notre organisation, pour discussion. A l'UGTA, nous sommes notamment arrivés à faire 780 assemblées générales sur ce document", a-t-il dit, ajoutant que "nous avons demandé au BIT, son avis technique sur le projet du code de travail".Il a relevé, dans ce cadre, qu'aucun pays, même parmi les plus développés et les démocratiques", n'a transmis son code du travail pour avis technique, expliquant que cela évitera des éventuelles remarques ou contestations du BIT lors de son examen par l'Assemblée populaire nationale.
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Posté Le : 21/12/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nahla G
Source : www.lemaghrebdz.com