Algérie

Dialogue de sourds



Les deux pays s'accusent mutuellement de refuser le dialogue et s'abstiennent de contacts directs.
Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton a dénoncé hier le silence "assourdissant" de l'Iran, alors que le président Donald Trump garde selon lui la porte ouverte au dialogue. De son côté, le président iranien Hassan Rohani accuse les Etats-Unis de "mentir" quant à leur volonté de négocier, et les Affaires étrangères iraniennes ont estimé que Washington avaient coupé de façon "permanente" la voie de la diplomatie en décidant de nouvelles sanctions contre cette fois-ci le guide suprême iranien Ali Khamenei. Chacune des deux parties affirme vouloir le dialogue, mais rien n'est fait de part et d'autre pour l'établir, au moment où les tensions font craindre une confrontation militaire entre les deux pays dans cette région du Golfe. Le président américain, qui a imposé ces sanctions lundi, affirme qu'"en même temps (il) a laissé la porte ouverte à de véritables négociations", a déclaré hier John Bolton à l'occasion d'une rencontre tripartite à El-Qods avec ses homologues russe et israélien et en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Tout ce que l'Iran a à faire, c'est emprunter cette porte ouverte", a-t-il déclaré devant la presse, en soulignant qu'"au moment où nous parlons, les représentants de la diplomatie américaine affluent vers le Moyen-Orient à la recherche d'un chemin vers la paix. En réponse, l'Iran a observé un silence assourdissant".
"Nous n'avons tout simplement aucune preuve que l'Iran ait pris la décision stratégique de renoncer à l'arme nucléaire et d'ouvrir des discussions réalistes pour faire la démonstration de cette décision", a martelé le conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale. En revanche, l'Iran a accusé hier les Etats-Unis d'avoir coupé de façon "permanente" la voie de la diplomatie et de mentir sur son intention de négocier, au lendemain de l'annonce de nouvelles sanctions américaines visant cette fois de hauts dirigeants iraniens, dont le guide suprême. "En même temps que vous appelez à des négociations, vous cherchez à sanctionner le ministre des Affaires étrangères ! Il est évident que vous mentez", a réagi le président iranien Hassan Rohani. "Sanctions pour quoi faire '", a-t-il également lancé. "Pour geler les actifs du Guide ' Mais nos dirigeants ne sont pas comme ceux d'autres pays qui ont des milliards sur des comptes à l'étranger pour que vous puissiez les sanctionner, les saisir ou les bloquer", s'est-il interrogé. Hassan Rohani a estimé que "cette Maison-Blanche souffre de troubles mentaux. Elle ne sait plus quoi faire !". Quant au porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Abbas Moussavi, il a estimé qu'"imposer des sanctions stériles contre le guide suprême de l'Iran et le chef de la diplomatie" revenait à "fermer de façon permanente la voie de la diplomatie".

Merzak Tigrine


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