Algérie

Dialogue de sourds



La faim et surtout la chaleur de ces deux premiers jours de Ramadhan n'ont visiblement pas entamé la volonté des gardes communaux de continuer à se battre pour leurs revendications. Par deux fois bloqués par la gendarmerie, qui les a empêchés de marcher sur Alger, ils n'en démordent pas pour autant.
La preuve est qu'ils ont prévu d'organiser aujourd'hui une nouvelle marche sur la capitale en avertissant que, pour le coup, ils ne se laisseront pas faire. Le message est clair et un gendarme averti en vaut deux ! Mais force est de constater que ces deux dernières marches initiées à partir de Blida et les précédentes manifestations organisées à Alger n'ont pas fait bouger les choses.
En tout cas, pas comme le souhaitent les gardes communaux qui considèrent les réponses des pouvoirs publics, dans le cadre de la commission mixte, insuffisantes. Le ministère de l'Intérieur, qui s'est retrouvé à son corps défendant en première ligne dans la gestion de ce dossier, estime, pour sa part, que ces mêmes pouvoirs publics ont donné ce qu'ils sont en mesure de donner.
Hier, d'ailleurs, le département de Daho Ould Kablia a tenté une opération de 'com", sous la forme d'un placard publicitaire dans lequel il est fait mention des négociations entre les deux parties et des résultats auxquels elles ont abouti. Le message subliminal de ce placard, au-delà du fait de prendre à témoin l'opinion publique des 'efforts consentis par l'Etat", est de dire aux protestataires qu'il n'y a plus rien à attendre.
C'est le dialogue de sourds, en somme, mais dont la persistance pourrait venir alourdir davantage le climat social marqué au même moment par des émeutes récurrentes contre les coupures d'électricité, pour cause de délestage, dans plusieurs régions du pays, les coupures d'eau dans d'autres régions.
Le risque de voir les choses prendre une tournure plus critique est d'autant plus réel que le gouvernement, dont c'est la mission d'être à la manouvre, donne l'impression de s'abîmer dans un immobilisme, faute de visibilité politique immédiate, imputable à l'indécision du président Bouteflika. n


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