Algérie

Dialogue de sourds



S?il n?est pas permis de spéculer ou d?anticiper sur les résultats de la visite du Medef en Algérie, en revanche on serait tenté de croire que le « dialogue de sourds » entre les deux parties se porte bien. Les statistiques en matière d?investissements français en Algérie parlent d?elles-mêmes. Pour un pays qui détient plus de 22% du marché algérien avec plus de 4 milliards de dollars en 2004, il faut avouer que les 21 millions d?euros investis chaque année, en 2002 et en 2003, sont insignifiants. Ces données ont amené les Algériens à demander aux Français d?investir et de ne pas se contenter de faire du commerce. C?est la même demande qui est réitérée à chaque occasion depuis plusieurs années. Du côté français, c?est aussi le même discours qui est servi aux Algériens. « Il faut ouvrir davantage votre économie et améliorer les prestations » est la réponse qui revient à chaque fois. Si les réserves avancées par les opérateurs français sont réelles et pénalisent y compris les investisseurs nationaux, par contre ils n?apprécient pas à leur juste valeur la conjoncture qui a amené à chaque fois le ministre des Finances à lancer de véritables SOS en direction de l?investissement français et de l?expertise de ses entreprises. Il est vrai que l?investissement ne se décrète pas et on voit mal comment une entreprise va investir dans un marché où elle vend sans difficulté ses produits. Mais ce qui est valable aujourd?hui peut ne pas l?être demain. La concurrence qui se fait jour en Algérie et l?adhésion prochaine à l?Organisation mondiale du commerce (OMC) risquent à terme de changer certaines données. Et ce même si la perspective de la signature d?un traité d?amitié entre les deux pays cette année est perçue comme le point de départ du renforcement de la coopération économique. Le réalisme du business pourrait amener les opérateurs publics ou privés qui misent sur les entreprises françaises à se tourner vers d?autres directions. C?est peut-être ce qui pourrait amener les entreprises françaises à mieux réévaluer les opportunités et les multiples avantages comme ceux de la distance et de la langue.


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