Algérie

Dialogue de sourds



Dialogue de sourds
Chaque jour, les soldats israéliens tuent des enfants et des adolescents palestiniensPour l'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, ces «tendances négatives peuvent et doivent être inversées d'urgence» car elles «minent gravement les chances de paix».Révélées, jeudi, dans ses grandes lignes par un haut responsable de l'ONU, les conclusions du rapport du Quartette sur le Moyen-Orient, transmis au Conseil de sécurité, portent essentiellement sur un double appel à Israël pour le presser de «cesser sa colonisation» et aux Palestiniens pour «refréner la violence». Composé des Etats-Unis, de la Russie, de l'Union européenne et de l'ONU, cette instance a pour objet de relancer le processus de paix, dans l'impasse depuis avril 2014 - mais elle a vécu une longue léthargie face aux nombreuses entraves et aux faits accomplis du gouvernement Netanyahu. Le Premier ministre israélien qui a accéléré la colonisation de peuplement dans les territoires occupés, notamment à El Qods, veut dicter ses propres conditions pour rencontrer l'OLP. Dans son rapport, le Quartette demande à Israël de cesser «d'urgence» sa politique de colonisation en Cisjordanie, et l'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, estime que ces «tendances négatives peuvent et doivent être inversées d'urgence» car elles «minent gravement les chances de paix». Pour donner du crédit à ses conclusions, il dénonce également «la violence, le terrorisme et l'incitation à la violence» ainsi que «le manque de contrôle de l'Autorité palestinienne sur Ghaza», incarnée par le Hamas. C'est un peu comme si le Quartette voulait faire plaisir à tout le monde et son père, formulant des recommandations aux uns et aux autres pour «faire progresser sur le terrain la solution à deux Etats», c'est-à-dire Israël et un Etat palestinien, dans une coexistence pacifique. En témoigne cette précision de Mladenov qui souligne dans ce rapport qu' «un accord sur le statut permanent (des territoires palestiniens) mettant fin au conflit ne pourra être réalisé que par des négociations directes et bilatérales (entre Israéliens et Palestiniens), dont l'issue ne peut pas être déterminée d'avance par des mesures unilatérales qui ne seraient pas reconnues par la communauté internationale». On ne peut mieux dire combien la tâche est ardue, voire hasardeuse et le Conseil de sécurité ne pouvait, avec la divulgation hier du rapport in extenso, faire autrement qu'avaliser les propositions dont tout le monde sait qu'elles n'auront d'autre sort que celui de lettre morte.On voit mal comment le Conseil de sécurité, tributaire des liens entretenus par certaines puissances comme les Etats-Unis avec Israël, pourrait aller au-delà d'un soutien purement platonique des efforts futurs du Quartette. «J'espère que sur la base du rapport, les deux parties vont dialoguer avec le Quartette pour faire progresser de manière constructive le processus» de paix, a souhaité Nickolay Mladenov avant de conclurequ' «il est temps pour les deux camps de relever le défi, (...) un avenir de paix est en jeu». Sauf qu'en face, il y a un gouvernement résolu à poursuivre sa politique d'annexion brutale des territoires occupés, au mépris de la légalité internationale et que, fort de son impunité totale, il n'hésitera pas à mettre à genoux quiconque cherchera à lui en imposer. L'exemple du parcours du président américain Barack Obama, caractérisé au début de son premier mandat par ses déclarations du Caire, est à cet égard édifiant.Mladenov révèle que le rapport a été «difficile à négocier», et on se doute bien qui devait songer à édulcorer les recommandations pour les rendre aussi mièvres que possible. Au bout du compte, le Quartette avoue ses limites intangibles en annonçant qu' «il n'a pas la prétention de résoudre la crise actuelle» mais qu'il ambitionne de «rétablir la confiance et de préparer le terrain à des négociations significatives» entre Israéliens et Palestiniens. Autant dire un voeu pieux, dans un contexte de violence et d'agression caractérisées auxquelles ni les dirigeants israéliens ni le sionisme international n'ont nullement l'intention de renoncer. Et peu leur importe le rapport du Quartette ou l'initiative française qui tentent, et c'est leur mérite, de «remettre le processus de paix sur les rails». Des rails que Netanyahu cisaille à tout moment.


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