Dialogue de sourds

L'économie en berne, malgré la tenue de la Foire internationale, a laissé la place à la politique. Cette dernière semble avoir été boostée par l'élection présidentielle d'avril dernier, surtout avec et après les réactions des uns et des autres.Le pouvoir, confortablement installé sur le train du quatrième mandat, s'engage, avec une précipitation fébrile, sur deux fronts : la présentation par le Premier ministre du programme d'action du gouvernement qui pèche par un manque de lisibilité. L'absence de chiffres et d'échéances a réduit ces chantiers à des promesses et à des v?ux généreux. L'autre tête de file, en l'occurrence le directeur de cabinet, chargé de manager les consultations sur la révision du texte fondamental, se contente, pour le moment, de recueillir les doléances et propositions de ceux qui ont accepté le carton d'invitation.Chacun y va de sa touche personnelle en faisant des propositions limitées à son champ d'activité ou générales, comme la création d'une Cour constitutionnelle et l'élection de tous les membres du Conseil de la magistrature. Un autre trouve que la question de la réconciliation qui se trouve au prologue du texte, parmi les constantes, est exagérée.Ouyahia aura du mal à sortir une synthèse sans sacrifier au passage certaines propositions qui ne trouveront pas leur place dans le texte final.De l'autre côté, la coordination que rejoindra le Pôle du changement (et c'est la nouveauté), affûte ses armes maintenant que le casse-tête d'une salle pour se réunir semble être réglé.Les initiateurs de ce mouvement, réunis sur un minimum, proposeront une plateforme politique qui sera enrichie lors des débats. Elle est censée proposer des mécanismes adéquats pour un gouvernement de transition.Chaque partie joue, en fin de compte, chacune de son côté, sur un même terrain, l'Algérie, mais sans se passer le ballon. Un dialogue de sourds.O. Aabrousliberte@gmail.comNomAdresse email