Le départ du gouvernement Bedoui, le refus d'associer les "partis du pouvoir" au dialogue et la nécessité de satisfaire aux préalables déjà posés ont été le dénominateur commun, hier, entre les participants à la première rencontre du panel avec des "acteurs du hirak"Pour sa première rencontre avec les "acteurs du hirak", le comité politique du panel de dialogue a dû mesurer le poids de la tâche qui l'attend. L'équipe que préside l'universitaire Ammar Belhimer a entendu, hier, lors d'une rencontre tenue à Alger, des "délégués" venus de certaines régions du pays.
Ouverte aux journalistes par "souci de transparence", cette rencontre, tenue à Chéraga, à l'ouest d'Alger, a permis à certains jeunes, venus d'une dizaine de wilayas, de rappeler des évidences. Si tous ont affirmé ne pas s'ériger en porte-parole du mouvement populaire, ils ont tenu chacun un discours qui traduit "l'esprit du mouvement populaire".
Au bout de deux heures de discussions, les intervenants ont insisté sur un point qui fait désormais l'unanimité parmi les acteurs politiques : aucune élection ne peut être envisagée sans le départ de Noureddine Bedoui et de son gouvernement. "Nous avons compris que malgré notre insistance, le maintien d'Abdelkader Bensalah, qui partira de toutes les façons, est une question liée à la stabilité de l'Etat.
Mais la démission de Bedoui ne peut être marchandée", a indiqué un enseignant venu de Constantine. Outre le départ du gouvernement et son remplacement par "un gouvernement de compétences nationales", les participants à la réunion d'hier ont exigé des mécanismes qui garantissent une "élection libre et transparente".
Un consensus s'est donc dégagé autour de la nécessité de mettre en place une haute instance d'organisation des élections. Une option déjà adoptée même par les autorités. Les membres du panel de dialogue ont été confortés dans une de leurs positions les plus marquantes : aucun dialogue n'est possible en présence des partis politiques qui ont soutenu le chef de l'Etat déchu, allusion au FLN, au RND, au MPA et au TAJ, notamment.
"Ces partis doivent se taire définitivement et s'interdire de provoquer les Algériens, eux qui ont poussé le pays à la crise actuelle", a indiqué Mohamed Salah Raouane, venu de Constantine. "Taisez-vous !" s'est écrié, de son côté, Mourad, venu de M'sila, à l'adresse de ces partis. Les remarques ont tellement été fermes que Karim Younès a été obligé d'interrompre tout ce beau monde pour rappeler qu'il n'était pas question pour la commission de dialogue d'associer les anciens partis du pouvoir au processus de dialogue.
L'exclusion des partis du pouvoir du dialogue est "une exigence des Algériens", a-t-il rappelé devant les journalistes. Certains ont même demandé la dissolution de ces formations. Pour Ammar Belhimer, président de la commission politique, cette rencontre sera suivie par d'autres.
Des groupes de représentants d'autres régions du pays vont probablement être reçus. Une étape visiblement indispensable puisque cette première rencontre n'a pas vu la participation d'un grand nombre d'"acteurs". Des wilayas comme Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Oran ou encore les régions du Sud étaient absentes. Pour le coordinateur du panel, qui a promis de "transmettre les messages des jeunes à qui de droit", le vrai dialogue n'a toujours pas commencé.
"Je redis que dans les conditions actuelles et sans les mesures d'apaisement, aucun dialogue n'est possible. Nous attendons donc que les autorités tiennent leurs promesses", a indiqué Karim Younès aux journalistes présents. À partir de la semaine prochaine, le panel va contacter des personnalités politiques nationales. "Nous allons adresser des invitations à toutes les personnalités qui s'expriment sur la scène publique", a affirmé Karim Younès.
Ali Boukhlef
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Posté Le : 08/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Boukhlef
Source : www.liberte-algerie.com