Algérie

Dialogue à Ghadamès


Dialogue à Ghadamès
Bernardino Leon, chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye, qui a multiplié depuis les contacts avec les dirigeants des deux parties, le gouvernement d'Abdallah al-Theni et le Parlement, et le Congrès général national, dominé par les islamistes, est optimiste. Selon l'Unsmil, « il existe un consensus entre les différents acteurs libyens sur la tenue d'un dialogue global, la remise du processus de transition politique sur les rails et l'allègement des souffrances de la population civile ». Le gouvernement, reconnu par la communauté internationale, a exprimé son soutien à cette réunion. « Je me réjouis de la tenue de la seconde réunion de Ghadamès », déclare Mohamed al-Dairi, ministre des Affaires étrangères, souhaitant voir cette rencontre déboucher sur un « gouvernement d'unité nationale ». Comme le Premier ministre, Abdallah al-Theni, il énumère les conditions sans lesquelles son équipe ne prendra pas part au dialogue, à savoir la reconnaissance de la légitimité du Parlement et du gouvernement, le respect du principe de l'alternance pacifique du pouvoir en conformité avec le principe du processus démocratique, l'acceptation des institutions de l'armée et de la police et les efforts du gouvernement pour soutenir leur création, l'acceptation du principe de la lutte contre le terrorisme, le retrait de tous les groupes armés de Tripoli. Le Congrès général a lui aussi ses conditions : respect du verdict de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême invalidant le nouveau Parlement, maintien du gouvernement de salut du Premier ministre, Omar al-Hassi, non-amendement de la loi d'isolement politique bannissant les anciens collaborateurs du régime Kadhafi et intégration des groupes armés de Fajr Libya comme noyau de l'armée régulière. Anticipant, Bernardino Leon a reconnu le droit des protagonistes de poser des conditions, mais, leur dit-il, « aucune partie ne pourra obtenir satisfaction à 100% ». D'où son appel aux concessions et à la recherche du compromis. Les ministres des pays voisins de la Libye, dont l'Algérie, s'étaient réunis la semaine dernière à Khartoum (Soudan) pour examiner les moyens à même de trouver une solution politique à la crise. Ils ont, après avoir salué les efforts consentis par l'Algérie pour rapprocher les positions des belligérants et asseoir un dialogue inclusif, souligné l'impératif d'un arrêt immédiat de toutes les opérations armées en privilégiant un dialogue inclusif en vue de parvenir à l'instauration de la paix, de la stabilité et de la réconciliation et de mettre en place une nouvelle Constitution. Ils ont aussi appelé toutes les parties et acteurs politiques libyens « rejetant la violence » à engager dans l'immédiat un dialogue national inclusif en vue de réaliser les objectifs escomptés conformément à l'initiative de l'envoyé onusien ». Cette crise a été examinée, mercredi dernier, à Addis-Abeba, sous la présidence du commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine. Le Groupe international de contact pour la Libye, dont l'Algérie, a condamné tous les actes de violence en Libye et réitéré, lui aussi, la « pertinence » d'une solution politique comme étant la seule voie de sortie de crise. En marge d'une réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères italien, français, espagnol, allemand et britannique, la chef de la diplomatie européenne et le secrétaire d'Etat américain ont exhorté les parties à participer de manière constructive et sans poser de conditions à ce dialogue. Il représente le chemin le plus sûr pour que la Libye puisse dessiner son propre futur, disent-ils, menaçant les acteurs-clés qui ne participent pas au processus conduit par l'Onu, à « prendre des mesures pour protéger l'unité, la stabilité et contrer la menace terroriste ». Les Américains n'excluent plus, selon le général David Rodriguez, l'élargissement à la Libye de leur offensive contre Daech depuis la découverte de camps d'entraînement de cette organisation établis à l'extrême est du pays.


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