Pour une première, c'en est une ! Des policiers qui protestent et qui débrayent pour exiger une amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles est, chez nous, un fait nouveau dans l'histoire de la revendication syndicale.La contestation a été menée dans le calme, et c'est tant mieux. Le dialogue doit se poursuivre, afin de calmer les esprits, et trouver les solutions aux différents problèmes posés.Mais, sans doute, le point crucial contenu dans la plateforme de revendications est lié au départ du DGSN et des directeurs de structures des URS. Au-delà de la demande de la constitution d'un syndicat, somme toute légitime, le gouvernement fait face à une exigence qui le met en difficulté. En effet, s'il venait à satisfaire les policiers contestataires qui appellent au départ du général-major Abdelghani Hamel, cela serait un mauvais signe de la République. Au-delà des raisons qui peuvent justifier cette demande pressante des policiers en colère, le gouvernement sait que s'il consent, une telle concession risquerait de faire tache d'huile. Dans le même temps, il s'agit d'aller au fond des choses afin de comprendre le ras-le-bol des policiers qui, il faut le dire, sont soumis à une double pression. D'abord, celle émanant des autorités qui, adoptant une politique basée sur le populisme et l'impunité, laissent faire les choses à tel point que les voyous narguent les agents de l'ordre. Puis, celle de la société à travers les émeutes qui sont quasi quotidiennes, où les forces de sécurité sont réquisitionnées afin de restaurer l'ordre et suppléer la déficience d'une gouvernance plus portée sur les enjeux du pouvoir que sur le service public. Maintenant que des éléments des forces de sécurité protestent publiquement, il s'agit de faire en sorte que le dossier soit traité avec sérénité, loin de toute considération politicienne ou clanique.
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Posté Le : 18/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim Tamani
Source : www.liberte-algerie.com