Algérie

Diabète et obésité: Plaidoyer pour une taxe sur les boissons sucrées



Le débat sur les produits sucrés et la nécessité de changer les habitudes du consommateur en abaissant la teneur en sucre et en gras des aliments, revient sur le devant de la scène, notamment avec l'approche de la Journée mondiale contre l'obésité,le 4 mars.
Au-delà des chiffres alarmants présentés par le chef de service de médecine interne au CHU Sétif, le professeur Rachid Malek a plaidé pour l'imposition de taxes sur les boissons sucrées et les aliments ayant une forte concentration de sucre. Intervenant lors d'une journée de formation et d'information organisée mardi dernier, à l'hôtel Sofitel, par Novonordisk, sur l'obésité, le Pr a regretté le retard affiché pour l'application ou pour l'imposition des mesures visant la réduction du sucre dans les produits alimentaires. Sachant que l'obésité en Algérie, dit-il, a connu une courbe ascendante inquiétante à tous les niveaux, durant les 15 dernières années. Plus de 50% des Algériens souffrent soit de surpoids ou d'obésité. Ce qui est alarmant selon le professeur. Il a précisé que certains producteurs de boissons et de produits sucrés avaient commencé un certain temps à réduire le taux de sucre dans certains aliments, mais en l'absence de suivi et de contrôle, cette opération semble abandonnée. Contacté par nos soins, le président de l'Association nationale pour la protection des consommateurs, M. Hacen Menouar, a affirmé que son association avait en 2016 appelé à l'imposition d'une taxe sur les produits hyper sucrés tels les boissons au même titre que la taxe sur le tabac. Et d'affirmer que son association et les professionnels de la santé avaient déjà réclamé une loi pour la réduction du taux de sucre et l'édition de normes fixant l'utilisation du sucre dans l'industrie agroalimentaire, mais en vain. Notre interlocuteur affirme que certains producteurs ont tenté pour une période de réduire le taux de sucre dans les aliments, mais cette campagne qui a été menée par certains producteurs a été abandonnée, par la crainte de perdre des consommateurs. Et par le fait, dit-il, que certains producteurs ne se sont pas impliqués dans cette campagne ou cette démarche, sans parler de ceux qui exercent dans l'informel, précise-t-il. Pour le président de l'association, «il faut donc agir autrement, instaurer une loi et une réglementation bien précise sur l'utilisation du sucre, une loi avec des textes d'application et de mécanismes de contrôle pour pouvoir l'imposer à tous les producteurs sans exception». Le Pr Malek a recommandé, par ailleurs, un plan national multidisciplinaire qui impliquera l'ensemble des intervenants, ceux de la santé, du commerce, de l'industrie, du droit, de la sécurité et de l'industrie. Il a évoqué dans la foulée un projet commun entre l'Association algérienne de l'obésité qu'il préside et le ministère de la Santé, pour l'élaboration d'un guide pour justement asseoir des règles et des recommandations à adopter sur le terrain. La directrice générale des Laboratoires NovoNordisk, Dr Malika Derghal, a affirmé pour sa part que le projet de joint-venture pour la fabrication locale de l'insuline en Algérie, avec le groupe Saidal, connaît un taux d'avancement de 90%. Mais, dit-elle, avant de parler de traitement contre le diabète ou l'obésité, il faut d'abord parler de prévention.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)