Algérie

Diabète et obésité: Plaidoyer pour la taxation des produits sucrés



Le surpoids et l'obésité deviennent un sérieux problème de santé publique. Les spécialistes de la santé ne cessent de tirer l'alarme, mettant en garde contre la prévalence croissante de ces deux maladies, notamment parmi les jeunes en Algérie.

Au-delà des campagnes de sensibilisation, des professionnels de la santé plaident pour des mesures plus sévères en adoptant carrément une politique de taxation des produits sucrés. Ils estiment que l'imposition de taxes, notamment sur des boissons sucrées ou autres produits, entraînera une hausse des prix de ces derniers. Ce qui va pousser, selon les spécialistes, les consommateurs à réduire leur consommation en sucre et les incitera à consommer des produits plus sains.

C'est d'ailleurs ce qu'explique le Pr Houssem Baghous, du service de diabétologie( CHU Mustapha) , dans une déclaration faite au «Le Quotidien d'Oran», en marge de la tenue d'un symposium dédié à l'accompagnement et la formation des professionnels de santé, intitulé : «Le diabète sous un nouveau jour», organisé par les Laboratoires ‘SALEM, avant-hier, à l'hôtel Sofitel. Le Pr Baghous a précisé, dans le même contexte, que ces taxes peuvent être utilisées dans le remboursement des nouveaux traitements et comme elles peuvent être versées dans les caisses de la Sécurité sociale pour justement couvrir certains frais liés à l'acquisition de certains traitements au profit des patients. Il dira qu'il est nécessaire, aujourd'hui, de trouver des moyens de financement au service de la santé. «L'Etat fait beaucoup d'effort, mais il y a, aujourd'hui, un besoin de renforcer les ressources financières pour, à la fois, promouvoir la politique de prévention et assurer une meilleure prise en charge des patients, afin d'éviter les complications de la maladie, qui sont souvent coûteuses et pèsent sur les ressources de la caisse de la Sécurité sociale», dira notre interlocuteur.

Il revient pour dire que la consommation du sucre en Algérie fait des ravages, d'où la nécessité d'adopter une politique de taxation des produits sucrés. «Le citoyen algérien comprend parfaitement les défis de la santé, il consulte et demande la nouveauté, en matière de traitement», dira le Pr Baghous. Et dans ce cas, ajoute-t-il, il ne faut pas dépendre seulement des financements classiques qui sont assurés par l'Etat, directement, mais il faut chercher des alternatives ou des niches de financement pour financer les nouveautés. Notamment ceux qui ont prouvé leur efficacité pas uniquement pour la diabétologie, mais aussi pour traiter d'autres maladies tel que le cancer, précise-t-il. Il souligne : «je pense que taxer la mauvaise alimentation est une bonne alternative pour financer la santé, comme la taxe sur le tabac et la taxe sur les boissons alcoolisées».

Les intervenants lors de ce symposium, en l'occurrence Nassim Nouri, professeur en Endocrinologie et maladies métaboliques du CHU Constantine, le Professeur Houssem B et le Professeur en Endocrinologie et maladies métaboliques, Amar Tebaibia ont mis l'accent sur la nécessité d'intégrer la pompe à insuline dans la prise en charge du diabète.

Le Pr Baghous a affirmé à notre journal que la pompe à insuline est un appareil qui contient de l'insuline et qui le délivre en continu, dans le corps, selon les besoins. Il dira que la pompe à insuline joue, à la limite, le rôle du pancréas. Elle est destinée aux patients diabétiques de type 1, en équilibrant leur glycémie au cours de la journée. En affirmant que la pompe est disponible chez des prestataires privés, mais malheureusement son coût demeure cher, 50.000 Da par mois, et «après l'acquisition de la pompe il faut acheter en continu les consommables» a-t-il souligné.

Le Pr a affirmé «nous sommes conscients de la nécessité de rationaliser les dépenses, c'est pour cette raison que nous réclamons des recommandations locales qui définissent les priorités, les patients cibles, les centres de référence qui utilisent ces nouvelles technologies pour garantir la meilleure indication aux patients». Pour passer ensuite à un travail commun avec les services de la Sécurité sociale pour que ces derniers aient déjà un droit de regard «afin d'identifier les patients qui ont besoin en urgence de cet appareil». Mais, dit-il, une taxe sur les produits sucrés est la meilleure alternative pour financer les actions de prévention, l'utilisation des nouveaux traitements et les nouvelles technologies pour le traitement du diabète ainsi que d'autres maladies.




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