DEVOIR DE MEMOIRE Qui se souvient de Abdelkader Senouci ?

Le 10 avril 1957,le chahid Abdelkader Senouci a été guillotiné à la prison civile d'Oran.A l'exemple del'illustre Ahmed Zabana, ce militant a affronté cet instant suprême avec uncourage déterminé et sans faille, en proclamant sa certitude dans la justessede la cause de l'Algérie indépendante.Le chahidAbdelkader Senouci dont la mémoire est malheureusement peu évoquée est né dansun milieu familial populaire et modeste de la ville de Tlemcen. Très jeune,selon ceux qui l'ont connu, il se distinguait par son caractère rétif etrebelle au fait accompli colonial. C'est en toute logique que très tôt ils'intéressa au développement de l'action politique de contestation prônée parle mouvement national. Conséquent dans sa pensée, il intégra le courantactiviste de ce mouvement national en devenant membre de l'un des groupes del'OS qui préparaient dans la clandestinité les conditions de l'insurrectionarmée. Contraint d'effectuer son service militaire en Allemagne peu avant ledéclenchement de celle-ci, il s'engagea sans retour dans la lutte arméeaussitôt de retour au pays début 1955. Selon lesmilitants qui savent ce qu'il a été, Senouci fut incontestablement le premier«guérillero urbain» de la région de Tlemcen. Pour ce combat, il s'entoura d'ungroupe de pionniers de la lutte armée devenus par la suite de grandes figuresde la résistance. Tel son ami Zerrouki Ghaouti qui sera guillotiné en mêmetemps que lui, ou encore Djamel Boukli, Djelloul Klouche, Larbi Benmer et lefutur colonel de l'ALN Boudghène Benali, plus connu en tant que colonel Lotfi.Parmi les faits d'armes de notre héros, citons le déraillement du trainOran-Maghnia, la liquidation du traître Zaouche venu spécialement du Maroc pourcollaborer avec les services français à la traque des patriotes. Son exploit aété l'élimination d'un certain Jenois, ancien lieutenant de vaisseau. Cetteopération, Senouci l'accomplit en compagnie de son inséparable Zerrouki Ghaoutiet eut pour théâtre le plateau de Lalla Setti où habitait le sinistrepersonnage. Activement recherché suite à cette spectaculaire opération, lechahid fut arrêté en octobre 1955 au douar Ould Hammou, dans les montagnes deBeni Snous où il se rendait à une réunion des responsables régionaux de lalutte armée. Affreusement torturé, Senouci tint bon et ne révéla aucun dessecrets dont il avait connaissance. Condamné à la peine de mort, il a étéexécuté le 10/04/1957.Il est désolantque le souvenir et la mémoire de ce héros ne sont pas évoqués. Il repose aucarré des martyrs d'Aïn El-Beïda à Oran. Il est à souhaiter que les autoritéspensent à honorer sa mémoire ne serait-ce qu'en baptisant une rue ou touteautre institution publique au nom de ce martyr dont la modestie n'a eu d'égalque le courage.