Algérie

Devoir de charité et angélisme politique


Charité bien ordonnée commence par soi-même mais dans un sens inversé, c'est-à-dire qu'il s'agit de prioriser les besoins des autres avant les siens. Egoïstes, calculateurs, aigris, passez votre chemin ! Car c'est dans les grandes épreuves que l'on reconnaît les siens. Le Covid-19 et ses multiples mutants semblent avoir jeté leur dévolu sur nos voisins de l'Est, les plongeant dans une situation inédite de désespoir qui tétanise jusqu'à ceux censés veiller à la quiétude. Selon les dires des officiels tunisiens eux-mêmes, de mémoire d'homme on n'a pas connu une pareille catastrophe.Malgré les S.O.S répétés, les aides en médicaments tardent à venir, tandis que le mal s'étend jusque dans les hameaux isolés. Le gouvernement algérien a tôt réagi ; ce lundi, un nouveau lot de vaccins a été envoyé aux Tunisiens, tout comme des centaines de litres d'oxygène bien que paradoxalement, il en manque chez nous, dans certains centres de santé. Mais nos us et coutumes l'exigent, même s'il faut se priver soi-même. Ce qui est fait. Du reste, ce n'est pas la première fois que l'Algérie accourt au soutien de la Tunisie lorsque ce pays, un moment, était menacé de banqueroute financière. D'ailleurs, grâce au gazoduc qui traverse son territoire vers l'Italie, le gouvernement tunisien récupère des royalties appréciables. Du reste, cet élan de solidarité spontanée s'exprime bien au-delà de nos frontières.
À la faveur de l'embellie financière successive à d'importantes rentrées, les dettes de plusieurs pays sub-sahariens ont été effacées. À ce propos, il faut dire que ce fut une décision présidentielle unilatérale qui n'a été précédée d'aucun débat. Cela a fait grincer des dents de nombre de spécialistes qui ne voyaient pas la pertinence d'une telle décision. Ne dit-on pas que les méandres de la politique sont insondables ' Du chiqué ou une fantaisie relevant d'un caprice. Toutefois, il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. Les calamités naturelles, les tremblements de terre, la famine et de nombreux autres fléaux ébranlent le plus fort des Etats. Le meurtrier séisme d'El-Asnam (aujourd'hui Chlef) en 1980 a connu un beau mouvement de solidarité internationale. Du baume au c?ur de milliers de familles qui se sont retrouvées sans toit ni moyens de s'alimenter.
À rappeler un événement dramatique vécu par notre pays. Ainsi, du temps de la domination romaine, la famine frappait de nombreuses régions, alors que la sécheresse brûlait les moindres récoltes, tuant hommes et bêtes. Les réquisitions arbitraires faites par Rome afin d'approvisionner ses légions ont plongé les populations algériennes dans le dénuement le plus total.
Grâce aux réserves jalousement gardées et rigoureusement gérées, la Kabylie a pu prendre en charge tous les concitoyens venus trouver refuge et de quoi se nourrir. Cependant, il ne faut pas confondre devoir de solidarité et devoir d'aider son prochain pour des raisons liées à des circonstances historiques données. Automatiquement, comme pour payer une dette à vie. Quant au « retour sur investissement », il devrait être à la hauteur des engagements. Dans le cas de la Tunisie, on n'a rien vu venir s'agissant du Sahara Occidental, particulièrement aujourd'hui. Un silence bruyant !
Brahim Taouchichet
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