Devises

L'euro tentait de se reprendre face au dollar mardi, les cambistes optant pour la prudence et engrangeant quelques bénéfices après le fort rebond du billet vert revigoré ces derniers jours par la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 10H10 GMT (11H10 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,2510 dollar, contre 1,2484 dollar lundi vers 21H00 GMT. L'euro était tombé lundi à 1,2440 dollar, son niveau le plus faible depuis le 22 août 2012.L'euro baissait en revanche face à la monnaie nippone, à 141,83 yens contre 142,31 yens lundi. La monnaie unique était montée lundi à 142,56 yens, son niveau le plus fort en sept mois.Le dollar aussi baissait face à la devise japonaise, à 113,36 yens contre 113,99 yens lundi soir. Il avait atteint lundi 114,22 yens, son plus haut niveau depuis fin décembre 2007."Il n'est pas surprenant d'assister à des prises de bénéfices après les récentes hausses" du dollar, notait Takahiro Iizuka, cambiste chez Mizuho Trust and Banking.Le billet vert a en effet fortement progressé depuis l'annonce mercredi dernier de la fin du programme de rachats d'actifs de la Banque centrale américaine.La Fed avait également adopté un ton plus ferme, laissant entrevoir un resserrement "plus tôt" qu'anticipé de ses taux directeurs, ce qui participait aussi à la progression de la devise américaine.Une hausse de taux rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc renforcerait son attrait pour les courtiers, faisant grimper ses cours.Pour Mike McCudden, courtier chez Interactive Investor, "les investisseurs restent sur la touche du fait d'un regain d'inquiétude économique sur la Chine et la zone euro et de la prudence liée aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis".Par ailleurs, "même si la performance robuste de l'économie américaine soutient le dollar, les attentes d'une hausse des taux d'intérêt dans les prochains mois s'atténuent rapidement du fait d'une baisse des prix des matières premières qui réduisent les pressions inflationnistes", estimait M. McCudden.En effet, la hausse des taux d'intérêt est la principale arme monétaire dont dispose une banque centrale pour contrer une accélération trop forte de la hausse des prix.Mais comme le faisait tout de même remarquer Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, le "fossé économique se creuse des deux côtés de l'Atlantique. Les chiffres de l'emploi et du chômage attendus ce vendredi aux Etats-Unis devraient le confirmer", même si "la banque centrale américaine va certainement maintenir encore longtemps son biais accommodant".En attendant le rapport officiel sur l'emploi et le chômage de vendredi, les investisseurs surveilleront les chiffres américains sur l'emploi dans le secteur privé en octobre mercredi, et sur les demandes hebdomadaires d'allocation chômage jeudi."La combinaison d'une reprise solide du marché de l'emploi outre-Atlantique, d'une très faible inflation prolongée en zone euro et de l'attente de nouvelles mesures de politique monétaire du côté de la BCE [Banque centrale européenne] confortent, en tout cas, notre vision baissière pour (l'euro-dollar) avec un objectif à 1,22 d'ici la fin de l'année et à 1,20 d'ici six mois", ajoutait M. Dembik.L'euro avait souffert lundi de la révision en baisse du PMI manufacturier de la zone euro pour octobre.Ces données ont ainsi montré que le secteur manufacturier européen continue à stagner, une mauvaise nouvelle pour la croissance, malgré un redressement de l'Allemagne et avec d'importantes disparités entre les différents pays de la zone.Dans ce contexte, les marchés digéraient ce mardi la publication des prévisions d'automne de la Commission européenne.Les investisseurs attendaient aussi avec prudence la décision de politique monétaire de la BCE jeudi, se demandant si elle pourrait décider d'un coup de pouce monétaire supplémentaire dans la foulée des décisions prises la semaine dernière par la Banque du Japon (BoJ).La BoJ a augmenté son programme de rachats d'actifs dans l'espoir de donner un coup de fouet à une économie chancelante, faisant bondir les Bourses mondiales et grimper le dollar par rapport au yen et un ensemble de devises.Vers 10H10 GMT, la livre britannique baissait un peu face à la monnaie unique européenne, à 78,23 pence pour un euro, mais progressait face au dollar, à 1,5993 dollar pour une livre.La devise suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,2054 franc suisse pour un euro, et progressait légèrement face au dollar, à 0,9635 franc suisse pour un dollar.L'once d'or valait 1168,08 dollars, contre 1167,75 dollars lundi soir.