Développer l'agriculture pour réduire la dépendance de l'économie aux hydrocarbures (experts)

Des experts algériens ont appelé mardi à Alger à développer l'agriculture pour renforcer la sécurité alimentaire et réduire la dépendance de l'économie algérienne envers les hydrocarbures.
Lors d'une journée d'étude, organisée par la faculté des sciences économiques et l'Association nationale des économistes algériens, l'universitaire Belgacem Chikha a indiqué qu'"il est temps de penser à l'après pétrole, et fixer une politique rationnelle de l'économie puisque les réserves en hydrocarbures seront en constant déclin sur les 30 prochaines années".
Dans une conférence sur "le cinquantenaire et les hydrocarbures", M. Chikha a cependant a insisté sur une bonne utilisation des revenus pétroliers, en associant les compétences locales qualifiées, pour développer une économie forte par ses infrastructures, ses activités industrielles et ses marchés extérieurs.
Enfin, M. Chikha a mis en exergue l'instauration d'une politique encouragent l'investissement local et étranger, et l'élaboration de politiques alternatives, non basées sur la "rente pétrolière", surtout que l'Algérie détient quelque 200 milliards de dollars de réserves de change qui peuvent lui garantir une véritable croissance économique.
Rabeh Zbiri a quant à lui prévenu contre une "dangereuse" dépendance alimentaire de l'Algérie, malgré les différents programmes agricoles mis en place par l'Etat depuis un demi-siècle. Avec 8 millions d'hectares de terres agricoles que compte le pays, seulement 2 millions d'hectares sont exploités, a regretté cet universitaire, en appelant l'exploitation de toutes ces terres pour renforcer la sécurité alimentaire du pays qui importe chaque année quelque 20% de ses besoins en céréales puisque la production nationale ne couvre dans les meilleurs des cas que 80% de ces besoins.
Il a ensuite recommandé de s'orienter vers un système économique basé essentiellement sur l'"énergie verte" qu'est l'agriculture, et qui est l'un des principaux indicateurs du développement économique d'une nation. Les différentes politiques de développement agricole qu'a connues le pays, l'urbanisation, ainsi que la négligence ont freiné une réelle croissance du secteur, a indiqué l'intervenant.
M. Zbiri estime que la mise en place d'une politique "bien structurée" dans le secteur agricole, était nécessaire pour exploiter plus de terres agricoles, et augmenter la production agricole actuelle dans l'objectif toujours de réduire la facture alimentaire de l'Algérie qui est de l'ordre de 10 milliards de dollars par an dont 4 milliards de dollars pour les céréales.