Algérie

Développement rural



Les enjeux d?une stratégie Stratégie nationale de développement rural durable, telle est la nouvelle démarche des pouvoirs publics à l?intention des populations du monde rural estimées à 13 millions d?âmes. Le titre paraît pompeux, mais à y voir de plus près, l?approche tient la route. En tout cas, le ministre délégué au Développement rural, Rachid Benaïssa, son dynamique chef de cabinet Ahmed Ferroukhi, le ministre délégué aux Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, et leurs staffs respectifs y croient dur comme fer. Ils ont sillonné l?Algérie de long en large pour convaincre les collectivités locales, le mouvement associatif et la société civile en général du bien-fondé de la stratégie qu?ils ont mis trois ans à peaufiner. Leur dernière escale a été Béchar, où ils ont organisé la sixième journée d?étude régionale sur le projet de la stratégie de développement rural durable. « Le plus dur est de convaincre. C?est pour cela que nous donnons beaucoup d?importance à la communication », fera remarquer d?emblée Rachid Benaïssa. « Il ne s?agit pas d?un programme ou d?un dispositif. Des programmes et des dispositifs sectoriels existent déjà, mais il n?y a pas de coordination entre eux. C?est pour cela que nous essayons de faire la synergie entre les différents secteurs. Nous apportons en fait une méthodologie à suivre pour que ces programmes soient plus efficaces », souligne-t-il. Et de citer, entre autres, le plan d?aménagement du territoire initié par le département de Chérif Rahmani, la révision du code communal et du code de wilaya en cours au niveau du ministère de l?Intérieur ou encore le Plan national pour le développement de l?agriculture (PNDA) ainsi que les différents dispositifs mis en place par les ministères économiques. En tout et pour tout, près de 1300 projets de proximité de développement rural (PPDR) sont inscrits dans le cadre de cette stratégie. « Ce sont de petits projets, mais qui ont une grande portée. Il ne faut pas s?attendre à des projets de grande envergure », souligne M. Benaïssa. Les initiateurs de cette approche se sont fixé deux objectifs principaux, à savoir assurer aux citoyens qui habitent dans des zones rurales un revenu régulier en créant des activités économiques et leur assurer toutes les commodités nécessaires pour leur confort. « L?un ne va pas sans l?autre », dira le ministre délégué. Et d?ajouter plus explicite : « Si les citoyens ont un revenu, mais vivent dans de mauvaises conditions, ils se révolteront forcément ou iront ailleurs pour une vie meilleure. S?ils n?ont pas de revenu, ils seront marginalisés. Le monde rural deviendra alors le terreau du terrorisme et de la contrebande. » Démocratie participative Il faut dire que plusieurs soulèvements ont été enregistrés dans le monde rural pour dénoncer le mal-vivre, la hogra et l?absence de perspectives d?avenir. Le terrorisme a trouvé, en outre, un terrain propice au recrutement au sein d?une jeunesse a priori perdue. C?est donc à cette situation que veulent mettre fin les autorités avec cette stratégie pour ne pas voir se rééditer le scénario de la décennie noire et pour assurer une certaine cohésion sociale. Il est également question de faire bénéficier les ruraux des dispositifs à l?image de celui de l?Agence nationale de soutien à l?emploi de jeunes (ANSEJ), de laquelle ils ne profitaient pas ou du moins avec une faible proportion, accentuant davantage leur marginalisation et le sentiment de laissés-pour-compte. Presque 50% des populations rurales vivent dans des zones défavorisées et isolées et 260 communes rurales ont un indice de développement rural durable considéré comme faible ou très faible. « Il ne faut pas s?attendre à des résultats dans l?immédiat, mais à long terme. L?impact de la stratégie ne sera visible que dans cinq à six ans », prévient Rachid Benaïssa avant d?enchaîner : « Nous recherchons des résultats qui s?inscrivent dans la durée. » Les collectivités locales seront au centre de cette stratégie pour le développement rural durable, mais celle-ci s?appuiera essentiellement sur la société civile en général et le monde associatif, en particulier, a signalé M. Ould Kablia. C?est justement là que réside la particularité de cette démarche : le citoyen propose et l?Etat dispose. C?est ce qu?on appelle la démocratie participative. « Il faut qu?il y ait un dialogue entre les citoyens et les administrations locales. Nous avons demandé à ces dernières de réaliser les programmes de proximité en partenariat avec les intéressés et la société civile sur la base de procès-verbaux », a-t-il indiqué à ce propos. « Le code communal et le code de wilaya qui sont en attente d?être examinés par le Conseil de gouvernement prévoient la décentralisation en donnant plus de prérogatives aux collectivités locales », a-t-il fait savoir. Des dispositions concernant le financement local sont aussi comprises dans ces textes réglementaires afin de « donner plus de moyens aux administrations locales pour faire face à ces nouvelles responsabilités », a-t-il précisé. Selon ce représentant du gouvernement, « il est important de concentrer tous les investissements économiques d?utilité publique et des infrastructures dans le monde rural où il y a toujours l?exode rural », a affirmé M. Ould Kablia, qui a rapporté au passage que 15 000 classes du cycle primaire sont vides. « Des investissements de l?Etat se sont avérés inutiles car les citoyens ont quitté ces zones à cause du terrorisme pour chercher du travail ou des conditions de vie meilleures », a-t-il déclaré. Ainsi, au-delà de concilier le citoyen avec l?administration, la stratégie nationale pour le développement rural durable vise à maintenir les populations sur les lieux de leur habitation. Pour ce qui est de la sécurité, le ministre délégué indiquera que Yazid Zerhouni, ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales, a réuni récemment les différents corps de sécurité, à savoir l?armée, la gendarmerie, la police, la garde communale et les patriotes, pour qu?ils associent leurs forces dans le but d?assurer la sécurité avec plus d?efficience.


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