Algérie

Développement local : Orienter le régime de croissance dans le développement des secteurs productifs



Par : Ammar Zitouni
Concrétiser des politiques de développement local fait partie du rôle de l'Etat, néanmoins, il nécessite la participation de tous les acteurs locaux.

Tout un chacun peut être acteur du développement local pour que la construction du territoire soit possible surtout face aux difficultés financières que vit le pays en raison de la chute drastique des prix du baril de pétrole depuis la mi-mai 2O14. Dans ce cadre, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Salah-Eddine Dahmoune, a affirmé, dimanche, que l'année 2O2O verra uniquement le parachèvement des projets tracés, eu égard aux difficultés financières que vit le pays. Cette annonce qui semble viser les restes à réalisation au titre de l'ensemble du développement du pays puisqu'elle s'étend à tous les secteurs, renforce le rôle de l'Etat et permet d'assainir la nomenclature des projets en cours de réalisation et ainsi permettre la dynamisation socio-économique et sa diversification, totalement libérée de la rente des hydrocarbures et ainsi repartir sur des piliers économiques solides.

Priorité à la DGSN et à la DGPS
Présentant un exposé devant les membres de la commission des Finances de l'APN sur le projet du budget 2O2O de son secteur, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances (PJL) pour 2O2O, le ministre de l'Intérieur a indiqué que " la priorité sera accordée, l'année prochaine, aux projets en cours de réalisation, eu égard de la conjoncture financière difficile ". " Le gouvernement a décidé de parachever les projets en cours de réalisation sans prévoir l'inscription de nouveaux projets ", a ajouté le ministre. Il a relevé, dans ce cadre que " tous les secteurs sont solidaires ", donc la même démarche, s'applique pour les autres ministères. Détaillants le budget consacré à son département, M. Dahmoune a fait savoir que le projet de budget de fonctionnement sera revu à la hausse, avec 3, 2 % par rapport à l'année précédente, une hausse justifiée, a-t-il expliqué, par la révision des dotations demandées, notamment par la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la direction générale de la Protection civile (DGPC). Il est prévu, dans ce sens, que la DGSN bénéficiera du plus grand quota du budget, soit 5.426 mds de dinars, " pour l'acquisition de matériel d'armement et le renouvellement du parc automobile ". Quant au solde restant il sera réparti entre la DGPS, la direction générale des Transmissions nationales et la direction générale de la Garde communale. S'agissant des postes budgétaires proposés pour l'année 2O2O, le ministre a fait état de 379 634 postes permanents et 45 O91 postes contractuels. La DGSN verra, à ce titre, l'ouverture de 5 981 nouveaux postes pour le recrutement d'officiers de police, tandis que la DGPS bénéficiera de 4 3OO nouveaux postes pour couvrir ses besoins.

Consolidation de la croissance économique
A la lumière de l'exposé de M. Dahmoune devant les membres de la commission des Finances de l'APN, il ressort que le gouvernement mise à consolider la dynamique de la croissance sous un nouveau développement, tout en veillant à préserver et à affiner la politique de justice sociale en ayant bien conscience des limites d'une stratégie de croissance assise principalement sur la dépense publique, marque sa détermination à transformer le régime de croissance en l'orientant vers le développement des secteurs productifs de richesses et de valeur ajoutée et d'emploi ; gage de diversification de l'économie nationale dépendante des hydrocarbures.
C'est Pourquoi, le gouvernement s'oriente désormais vers un démarche budgétaire rénovée adossée à une stratégie de diversification de l'économie nationale visant à asseoir une croissance soutenue et viable dans laquelle un rôle prépondérant sera conféré aux micro- PME et start-up, dont le retour sur l'investissement et l'impact sur la création de richesses et d'emploi sont plus rapide. Tout indique que la politique budgétaire qui sera conduite par le Gouvernement à partir de 2O2O vise à préserver les équilibres financiers à travers l'amélioration des recettes de la fiscalité ordinaire de sorte qu'elle puisse couvrir à terme l'essentiel des dépenses de fonctionnement, la rationalisation des dépenses et la mobilisation des dépenses et la mobilisation de ressources additionnelles nécessaires sur le marché financier interne.

Amélioration des recettes des communes
Dans ce cadre, le ministre de l'Intérieur a mis l'accent fort afin de permettre aux communes d'améliorer leurs recettes. Le volet relatif au développement local et au renforcement des capacités des communes pour l'augmentation de leurs recettes a été au centre de l'intervention de l'intervention de M. Dahmoune, qui a insisté sur l'impérative poursuite des efforts pour développer ce domaine. Dans ce sillage le ministre a fait état d'une proposition pour la révision de la hausse des taxes de collecte des déchets ménagers, a-t-il dévoilé, ajoutant que 0.944 milliard de dinars de cette recettes seront destinés aux communes. Les communes devraient bénéficier de 3O % des montants collectés, dans le cadre de la réactivation de l'impôt sur la fortune (ISF), proposé au titre du PLF-2O2O.

Les walis : un rôle vital à jouer dans la vie économique locale
Sur un autre registre, le ministre de l'Intérieur a mis en exergue la relance des travaux de réaménagement des zones industrielles supplémentaires pour une enveloppe budgétaire de l'ordre de 132 milliards de dinars, à soustraire du budget d'équipement de l'Etat, notant qu'il s'agit là d'une mission qui sera assignée aux walis. Il est également prévu la relance du Programme national portant la réalisation de 67 micro-zones d'activités. Ce qui explique que les représentants du gouvernement au niveau territorial sont appelés à assumer un plus grand rôle dans la vie économique locale notamment dans la facilitation des flux des investissements locaux et l'accompagnement des porteurs de projets. En clair, le wali outre ses missions en matière de gestion de sa région, est appelé aujourd'hui, à assumer un rôle vital dans la vie économique, en étant à l'écoute des préoccupations des opérateurs publics et privés, la transparence dans l'octroi du foncier industriel, la levée des obstacles qui entravent le lancement des projets.

Dynamisation de la croissance verte
Le secteur de l'intérieur veille à impliquer les collectivités locales dans la dynamisation de la croissance verte ", l'opération constituant " le principal défi ", a affirmé M. Dahmoune, précisant que l'objectif de cette démarche est de réduire la facture énergétique, dont le montant annuel s'élève à 27 milliards de dinars. Le plan tracé par le secteur pour l'année 2O2O porte également sur l'alimentation des écoles primaires en énergie solaire, le ministre de l'Intérieur aspire à ce que le nombre d'écoles fonctionnant avec ce type d'énergie représentent 3O % du nombre global des établissements primaires à l'échelle nationale. Dans le but de rationnaliser la consommation d'énergie, les lampes classiques seront remplacées par des lampes économiques, à travers l'ensemble des structures relevant du secteur entre autres mesures prévues dans ce sens. Revenant sur l'aménagement du territoire, il a indiqué que sept études prospectives étaient en cours d'élaboration, en prévision de leur soumission au Gouvernement.
A cette occasion, les membres de la commission des Finances ont exprimé leurs préoccupations inhérentes au transport et à la cantine scolaire, notamment dans les zones éloignées, en sus de la distribution équitable des logements sociaux, entre autres dossiers.


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