L'année 2018 a été marquée par le non-investissement dans la wilaya de Béjaïa. Pire, aucun projet structurant n'a été réceptionné, en dehors de l'échangeur des Quatre chemins et de la gare maritime.En matière de nouveaux projets, la région a été oubliée, au moment où l'on s'attendait au moins au dégel des projets inscrits depuis des années, ou l'annonce d'autres projets susceptibles de répondre aux besoins de la population. La loi de finances 2018 n'a rien apporté de nouveau.
Dans celle de 2019, le projet d'une prison a bénéficié d'une rallonge de 10 milliards de centimes. L'aspiration de la population à voir des projets devant améliorer son cadre de vie, ainsi que des investissements créateurs de richesses et d'emplois, est contrariée également par le blocage politique d'investissements dans le secteur privé, à l'image des projets du groupe Cevital.
Le projet de l'unité de trituration de graines oléagineuses de Béjaïa est bloqué depuis près de deux ans. Depuis, plusieurs manifestations de rue sont organisées par la Coordination des comités de soutien aux investissements dans le but de libérer ces investissements. Les marches ont été impressionnantes.
Au cours de cette année, d'autres investissements privés dans le domaine de l'aquaculture et le tourisme n'ont pas pu voir le jour, à cause aussi des oppositions des citoyens. Cette année, les autorités centrales se sont contentées d'injecter de l'argent pour achever des projets budgétivores et qui traînent en longueur, à l'instar de la pénétrante de Béjaïa.
Au sujet de celle-ci, les responsables sont moins communicatifs sur les délais. 2018 s'achève et 50% du programme reste à réaliser. Les usagers doivent attendre 2019, si tout va bien, pour pouvoir rouler, sur le tronçon Akhnak-Amizour. Quant au troisième et dernier tronçon, Amizour-port de Béjaïa, aucune décision pour sa mise en chantier n'est encore prise.
A l'est de la wilaya, le mégaprojet d'aménagement des gorges de Kherrata a également nécessité une enveloppe supplémentaire. Lancé en 2014, il enregistre un retard de quatre ans.
Ce programme, qui a bénéficié initialement d'une «cagnotte» de 6 millions de dinars, a consommé pas moins de 13 millions de dinars. En quatre ans, seulement un tronçon de 1,5 km a été mis en service en juillet 2018.
Des secteurs comme celui de la santé, des transports, des sports ont vu des projets gelés. Aucun n'a été dégelé en 2018. 500 opérations ont été gelées en 2015, après la brutale chute des prix du pétrole.
Cette année, la remise des clés des nouveaux logements s'est déroulée au compte-gouttes. 2018 n'a pas été, comme promis, l'année de livraison des 8100 logements AADL de Oued Ghir, ni celle de l'achèvement des 80 500 logements octroyés entre 2009 et 2014.
La wilaya a été dotée de 6000 unités pour satisfaire les souscripteurs AADL-1 de 2001-2002 et AADL-2 de 2013. Mais les quotas ne satisfont pas la demande. L'aménagement des 19 zones d'activités industrielles qui doivent être implantées dans 16 communes est au stade embryonnaire. Seulement quelques-unes, comme celle d'El Kseur, ont connu «un début de travaux».
Aussi, à l'instar de l'an dernier, huit ministres ont visité Béjaïa. Si la visite du ministre des Ressources en eau a permis l'inscription d'un projet de station de dessalement d'eau de mer au profit de la wilaya, le déplacement de sa collègue du ministère de l'Environnement, Fatma-Zohra Zerouati, s'est soldé par la fermeture d'un CET, compliquant davantage le problème de l'insalubrité à Béjaïa.
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Posté Le : 30/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nordine Douici
Source : www.elwatan.com