Développement des hydrocarburesCap sur le partenariat

La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, ambitionne d'élargir le potentiel algérien de réserves que ce soit en ressources conventionnelles ou en ressources non conventionnelles.L'effort d'exploration doit être la pierre angulaire du plan de développement de la compagnie, c'est pourquoi, il a été décidé que les 2/3 des 100 milliards de dollars d'investissements qui seront injectés durant les cinq prochaines années, seront alloués à l'amont. Pour reprendre l'expression du PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, la part du lion reviendra à l'amont. Cela va en droit ligne avec la politique prônée par le ministère de l'Energie et des Mines qui se base sur le renforcement et le développement de l'exploration. Le programme mis en place par la compagnie algérienne sur la période 2013-2017 prévoit la réalisation de plus de 160 puits par an, la consolidation des réserves récupérables de gaz et de pétrole de schiste en Algérie, estimés à plus de 20 000 milliards de mètres cubes pour le premier et 20 milliards de barils pour le second, et le renforcement des infrastructures pétrochimiques de Sonatrach pour relever leur capacité à 45 millions de tonnes/an. L'on pourrait supposer que cette effort financier consenti par Sonatrach vient pour pallier la défection des compagnies étrangères aux récents appels d'offres lancés pour l'exploration pétro-gazière en Algérie et que Sonatrach disposant de savoir-faire veut y aller en solo. Mais cette lecture est battue en brèche par les déclarations du PDG de Sonatrach faites dimanche lors de l'inauguration du projet El-Merk et dans lesquelles il plaide clairement pour le partenariat. "Nos découvertes incitent à l'ouverture encore des portes pour le partenariat", a-t-il plaidé. "L'objectif primordial que nous avons retenu c'est de conforter nos réserves. Cette politique commence à apporter ses fruits puisque nous venons de réaliser des découvertes importantes qui nous permettent non seulement de reconstituer nos réserves mais de les augmenter davantage", a relevé M. Zerguine, dimanche lors de l'inauguration du projet El-Merk. Cet appel du pied du PDG aux partenaires n'est pas fortuit dans la mesure où l'apport du partenariat n'est pas négligeable. Côté pétrole, c'est le partenariat qui pousse la production. Il y a quelques années, la production en partenariat a atteint 800 000 b/j de pétrole brut sur une capacité de production globale de l'Algérie qui produisait 1,4 million de b/j. Aujourd'hui, selon un cadre de Sonatrach, la proportion semble la même pour les 1,2 million b/j de notre quota Opep. Il n'y a qu'à voir l'envergure des projets en partenariat et ceux de Sonatrach. Pour le gaz, la situation est différente, estime notre interlocuteur. Sonatrach opère seul sur des projets gaziers d'envergure comparés aux projets en association. Reste que globalement, en termes d''hydrocarbures, la production est soutenue par le partenariat. La volonté de l'Algérie de booster le partenariat dans le domaine des hydrocarbures est perceptible dans les amendements introduits à la loi les hydrocarbures de 2005. Mais il faudra attendre le prochain appel d'offre pour pouvoir jauger la réaction des partenaires. Le ministre a récemment annoncé qu'un appel d'offres sera très prochainement lancé. Cette volonté de mettre le cap sur le partenariat semble également dictée par l'orientation qui a été décidé d'aller vers les hydrocarbures non conventionnels et qui nécessite une expertise particulière. Reste que certains cadres de Sonatrach redoutent que cet élan vers le partenariat se fasse au détriment des projets de Sonatrach en effort propres. L'un d'eux nous explique que les meilleures compétences de Sonatrach et qui possèdent la plus grande expertise sont malheureusement et en majorité versés dans les projets d'association. Pourtant, ajoutent-t-il, les projets de Sonatrach disposent d'immenses potentiels, à condition bien sûr qu'ils aient la même expertise que celle des projets en association.
S. S.
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