Algérie

Développement de l’Algérie d’ici à 2020: Le groupe Nabni lance la réflexion



Développement de l’Algérie d’ici à 2020:  Le groupe Nabni lance la réflexion




L’initiative citoyenne Nabni lance 50 chantiers de réflexion en guise de propositions de solutions pour le développement du pays d’ici à l’horizon 2020.

Il s’agit d’un rapport élaboré à partir d’un bilan établi sur les politiques publiques menées durant les quelques dernières années.

Ce plan stratégique pour l’Algérie de 2020 sera constitué de stratégies sectorielles détaillées et de propositions concrètes sur le développement économique, la gouvernance et les institutions, la société et la culture, l’éducation et la qualité de la vie, l’urbanisme et le développement durable.

Le plan fait actuellement l’objet d’une large consultation nationale. Les débats ont été ouverts hier à l’issue d’une rencontre explicative du projet animée par des membres du groupe Nabni.

Dans ce vaste programme d’actions, les initiateurs souhaitent que l’État soit engagé dans la voie de l’indépendance budgétaire vis-à-vis de la rente en inscrivant dans la Constitution les plafonds d’allocation de la fiscalité pétrolière au budget à raison de 50% en 2020, 20% en 2030 et 0% en 2035 et en réorientant les surplus vers les investissements d’avenir via un fonds souverain.

À titre illustratif, dès le 1er janvier 2015, les salaires de la Fonction publique, suggèrent-ils, ne devront plus être financés par la fiscalité pétrolière mais garantis exclusivement par la fiscalité ordinaire.

Les membres de Nabni proposent d’introduire un système national de ciblage des transferts sociaux vers les plus démunis. Il s’agit de mettre en place un programme de transferts monétaires directs aux ménages les plus défavorisés pour les compenser de l’augmentation des prix de l’énergie.

Sur le plan purement économique, le groupe compte sensibiliser les pouvoirs publics sur la mise en place d’un cadre de l’investissement et des affaires qui soit parmi les 50 meilleurs mondiaux à l’horizon 2020.

Un Conseil national d’amélioration du climat des affaires, présidé par le chef de l’État, regroupant l’État, les entreprises, les syndicats et l’expertise économique est dans ce cadre suggéré.

Cette instance aura pour charge de mettre en œuvre un plan d’amélioration de l’environnement des affaires qui se fixera des objectifs quantitatifs pour hisser l’Algérie au niveau des pays les plus attractifs à l’investissement dans le monde.

Le conseil aura à aborder les questions liées au droit et les réglementations des affaires, la fiscalité des entreprises, les réformes administratives et de e-gouvernance pour réduire la corruption et l’arbitraire dans l’application des lois, la transparence et la concurrence dans l’accès aux marchés publics…

Le groupe Nabni estime, par ailleurs, qu’il est urgent de réformer en profondeur le secteur financier et son infrastructure pour que davantage de concurrence et de modernisation le mettent pleinement au service des besoins des entreprises et des citoyens.

Un plan d’urgence de 4 ans visera à transformer le secteur bancaire et financier pour l’amener aux standards internationaux. Il portera sur la réforme bancaire, l’ouverture du secteur à davantage de concurrence et à plus d’équilibre entre acteurs publics et acteurs privés nationaux et internationaux, l’information de crédit, le cadre légal et juridique, le développement de la Bourse, des marchés obligataires et monétaires, le développement de la finance islamique.

Le processus des réformes doit toucher aussi, selon le rapport de Nabni, les marchés publics et privés de foncier industriel et économique. L’objectif recherché est de redéfinir l’approche de gestion du foncier industriel public mettant en concession les nouvelles zones industrielles à des aménageurs et gestionnaires privés.

L’État a également besoin, relève le document, d’une politique industrielle basée sur une approche nouvelle et transparente, qui s’appuie sur un ensemble d’interventions gérées par une seule agence du développement industriel et de la compétitivité qui englobera toutes les institutions existantes.

Cette stratégie industrielle soutiendra les secteurs émergents, notamment dans les domaines où l’Algérie dispose d’avantages comparatifs ou de base industrielle valorisable, les secteurs pourvoyeurs d’emplois, ainsi que les entreprises innovantes.

Outre le soutien aux exportateurs et un plan national de la logistique et de la facilitation du commerce extérieur, Nabni veut reformuler de manière fondamentale le rôle de l’État actionnaire composé d’entreprises et de banques publiques, de foncier et d’infrastructure, afin de réduire la dépendance de ces outils de développement économique du pouvoir politique et des interférences.

Il y a lieu encore d’en rapprocher le fonctionnement du privé, en éliminant toute forme de discrimination, de protection ou de contraintes spécifiques face à la concurrence privée.

Dans ce sens, l’“ouverture en Bourse, de façon même partielle, des sociétés commerciales aujourd’hui étatiques constituera un outil privilégié favorisant la réforme de la gouvernance des entreprises étatiques”, souligne le rapport.

L’initiative citoyenne Nabni propose, enfin, la création d’une agence indépendante d’évaluation des politiques et des services publics.

Badredine KHRIS




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