Algérie

Développement agricole national : Complémentarité économique et sociale



Dossier préparé par Ammar Zitouni
Cette complémentarité est la conséquence structurelle la plus évidente qui correspond à la description visant le progrès et la croissance qui sont deux principes inséparables nécessaires et irréductibles l'un à l'autre et qui coexistent partout dans les économies modernes afin d'évoluer ensemble avec beaucoup de relations et de connections entre eux, c'est-à-dire un champ sectoriel, où principalement pour le cas de l'économie nationale, l'industrie et l'agriculture ne doivent pas être isolées l'une de l'autre : l'industrie devra ainsi se mettre à consommer une grande partie de la production agricole.

D'autre part, l'agriculture devra utiliser une portion importante de biens industriels car ne l'oublions pas l'autoconsommation absorbe la plus grande partie de la production agricole.

Peu d'insertion dans le circuit économique
Cependant, il est relevé que les investissements d'exploitation des terres agricoles, des terres arables restent faibles d'où le constat de plusieurs analyses et autres expertises qui répondent que l'agriculture algérienne s'insère très peu dans le circuit économique. C'est aussi un secteur marqué du fait de l'inexistence de très peu d'activités de production tournées vers une économie de marché composée de cultures suffisantes pour le marché local et pour l'exportation à grande échelle. Une activité de production capable d'accumulation du capital, d'utilisation de techniques modernes et de faire dans l'investissement pour soulever ce secteur retardataire pour diverses raisons notamment la sécheresse et le vieillissement des fellahs mais aussi l'abandon des exploitations agricoles par leurs bénéficiaires au profit de personnes qui n'ont rien de commun avec la terre.

Développent agricole et rural au c?ur des priorités de l'Etat
A cela s'ajoute aussi la décennie noire durant laquelle le secteur de l'agriculture a énormément pâti de la crise qu'a traversée l'Algérie deux décennies en arrière, les difficultés financières ayant contraint l'Etat à se désengager de l'activité agricole sans qu'une alternative suffisante ne soit mise en place.
Des difficultés exacerbées par les affres du terrorisme abject et les souffrances engendrées par la tragédie nationale, dont la désertion des campagnes, le Président Abdelaziz Bouteflika dans son programme politique a placé le développement agricole et le développement rural au c?ur des priorités de l'Etat. Ainsi à partir de 2000, un plan national de développement agricole a été lancé et visant à encadrer le renouveau agricole et à relancer le secteur en encourageant les fellahs et en mettant à contribution les initiatives privées à travers la mise en valeur des terres et l'investissement. Cet intérêt du Président Abdelaziz Bouteflika pour la campagne et ses populations s'est traduit par l'allégement des charges sur les exploitations agricoles collectives, la mobilisation du soutien et des mesures incitatives en faveur de l'activité agricole dans les différentes régions et à la plupart des créneaux, de l'élevage et à la céréaliculture en passant par la conservation des forêts ainsi que la redynamisation de l'activité halieutique.

Plan de redressement adéquat
Face à ce tracé, face à ces problèmes, lacunes et autres difficultés empêchant la transformation et la modernisation du système agricole, l'action du ministère de l'Agriculture s'est fixée un développement des activités agricoles productives visant tout d'abord à conforter la sécurité alimentaire du pays, diversifier l'économie nationale et réduire le déséquilibre de la balance commerciale des principaux produits de base Dans cette perspective on note l'extension des superficies irriguées d'un million d'hectares qui seront issus de la valorisation et la consolidation du potentiel existant sur une superficie de 261 500 hectares, la création de nouveaux périmètres de concessions agricoles avec la mise en valeur effective de 370 000 hectares et la création de nouveaux grands périmètres d'irrigation totalisant une superficie de 331 000 hectares, la poursuite du développement agricole de l'agriculture saharienne, par la création de nouveaux périmètres de mise en valeur , la résorption de la jachère qui doit porter à terme sur une superficie de 576 000 hectares qui seront consacrés aux légumes fourragers, le développement et le recours aux semences à haut potentiel productif.
Le développement de l'industrie agroalimentaire visant à valoriser les productions agricoles, notamment pour certaines spéculations ayant connu une croissance avérée (maraîchage dont la pomme de terre et l'oignon, viandes blanches et rouges?) et de promouvoir l'exportation des produits agricoles bénéficiant d'avantage comparatifs . Il s'agit en fait d'un plan ayant comme objectifs principaux le développement de filières stratégiques susceptibles de rentabilité financière suite à la baisse drastique des ressources financières du pays pour cause de la crise que traverse le marché pétrolier mondial et ainsi s'ouvrir sur le nouveau modèle de croissance économique à partir du secteur de l'agriculture. A ce sujet, le recours à l'investissement privé national, dans le cadre du partenariat public-privé et privé-privé se fixe l'émergence d'exploitations agricoles à taille critique comme locomotive de la croissance agricole. Un développement plus soutenu des filières stratégiques (céréales, lait, fourrages, viandes, légumes secs) et surtout la substitution aux importations massives de certains produits agricoles et alimentaires. Dans ce dernier secteur, il s'agit beaucoup plus de construction de filières agricoles et agroalimentaires dédiées à l'exportation et permettant ainsi de diversifier les ressources financières extérieures du pays.

En phase avec le nouveau modèle de croissance économique
Dans cet esprit, le nouveau modèle de croissance du secteur agricole se fixe cinq idées-forces qui en constituent la matrice : l'investissement privé comme moteur de la croissance agricole- l'intégration pour une meilleure construction des chaînes de valeur- l'innovation comme clé de la modernisation et du développement agricole et la pêche- l'irrigation pour un accroissement soutenu de la productivité et enfin l'inclusion comme garantie d'une participation effective.

Mettre en place des jalons clairs
A présent, il s'agit comme l'a souligné le Président Abdelaziz Bouteflika dans son message adressé aux Assises nationales de l'agriculture, le 23 avril dernier de mettre en place des jalons clairs pour favoriser l'investissement dans le domaine de l'agriculture. Ce qui nécessite encore d'avantage d'effort afin de parvenir à garantir la sécurité alimentaire du pays et à augmenter l'apport de l'agriculture à la croissance nationale et à la diversification de l'économie. A ce propos, le chef de l'Etat a rappelé : " Les résultats enregistrés par le secteur de l'agriculture sont louables compte tenu des difficultés et des entraves entourant cette activité. En effet, l'agriculture demeure largement tributaire de la pluviométrie en dépit de l'effort consenti par l'Etat pour la construction de barrages, et ce, parce que notre pays est confronté aux changements climatiques et que l'activité agricole nécessite le recours à grande échelle aux techniques modernes en matière d'irrigation et d'économie d'eau. Par ailleurs, l'économie agricole souffre d'une faible structuration qui expose son activité fondamentale à la spéculation. Un problème qui doit interpeller et le secteur et ses acteurs pour accorder davantage d'intérêt à leurs cadres, notamment aux chambres et associations professionnelles afin de préserver leurs intérêts et permettre à notre société de bénéficier de l'effort des agriculteurs et du fruit de leur labeur.
A ces lacunes, s'ajoutent le désintérêt des jeunes pour l'activité agricole et le recours insuffisant aux moyens techniques garantis par l'Etat ". Le chef de l'Etat ajoute en interpelant les jeunes à s'impliquer dans l'activité agricole. " Oui, nous notons avec inquiétude le phénomène du vieillissement dans le milieu agricole, et c'est pourquoi nous exhortons nos jeunes à s'intéresser davantage à cette activité lucrative pour les agriculteurs et capitale pour nous tous, en tant que peuple et en tant que pays. A ce propos, j'appelle l'ensemble des concernés dans l'Etat à promouvoir la formation dans le domaine de l'agriculture et ses filières dans les différents cycles de notre système universitaire et de formation ".


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