Algérie

Devant un public connaissant son répertoire : Kadem Essaher rend hommage à Warda



Une première dans la carrière artistique de Kadem Essaher. Jamais il n'a chanté une chanson d'un autre artiste. Les reprises ne l'ont jamais tenté. Mais à Oran, pour des raisons que lui seul pourra élucider un jour, il a repris une chanson de la défunte Warda. Est-ce pour lui rendre hommage à sa manière ' Ou est-ce pour s'inscrire dans le sillage des festivités marquant le cinquantième anniversaire de l'Indépendance ' En tout cas, le large public présent dans le théâtre de verdure a apprécié ce clin d''il. Les femmes, de plus en plus nombreuses, plus portées sur le genre charqui, ont presque sauté de leur siège dès l'entame de la chanson de Warda. D'ailleurs, avant de monter sur scène, il a laissé entendre qu'il va faire une surprise au public qui l'attendait.
A part cet écart, Kadem Essaher a commencé sa prestation par «Khayartek fa khtari» (Je t'ai donné l'opportunité de choisir,…), un célèbre poème du grand poète de la femme Nizar Kabbani. Là aussi, les jeunes filles et les moins jeunes ont entonné avec lui des passages entiers de cette chanson. Mais quand il déployait sa voix, le public s'éclipse pour céder l'espace vocal à l'artiste. Ainsi donc, ses appréhensions de se retrouver en face d'un public connaisseur se sont vérifiées. Avant de rejoindre la scène, Kadem tremblotait comme une feuille. Quand Kadem Essaher enchaînera avec «zidni ichkan», le public lui a démontré encore une fois qu'il est connaisseur de ses chansons. Ce jeu entre le chanteur et son public durera pratiquement toute la soirée. Rappelons que Kadem Essaher s'est déjà produit à Oran il y a quelques années, mais au Palais des Expositions. Ajoutons que sa troupe musicale n'a pas été au complet à cause de visas non octroyés à certains musiciens et que le joueur de batterie qui l'a accompagné est de nationalité algérienne. Toute l'équipe, à commencé par Kadem Essaher était habillé en costume noir et chemise blanche. Chantons dans un arabe classique, des textes écrits par un grand poète qui n'a jamais senti le besoin de son vivant de s'encombrer de phraséologie compliqué, Kadem Essaher n'a eu aucune peine à être saisi par le public. Au fait des mots simples qui expriment l'émerveillement, frôlant la vénération, devant la créature féminine. C'est ce qui a permis aux ponts de s'établir entre le chanteur et son public dès le coup d'envoi de la soirée.
Lors du point de presse qu'il a voulu accorder à la presse présente sur place, il a lui aussi été interrogé sur sa position concernant ce qu'on nomme «les révolutions arabes». Mais Kadem Essaher a pratiquement noyé la réponse dans des considérations très générales. Il a parlé de la paix et de la nécessité de dépasser les guerres et les crises qui secouent le monde arabe. Concernant son pays, il rappellera les guerres successives que l'Irak a vécues ces dernières trente années. Il a évoqué rapidement l'embargo dont il a souffert durant l'ère de Saddam. Son souhait, et il l'a répété plus d'une fois, se limite à la consécration de la paix. Cependant, il estimera que le problème du chômage, notamment des diplômés universitaires est préoccupant dans l'aire arabe. Concernant la paix, il parlera d'un projet de chanson plaidant pour cet objectif.


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