Ghardaïa lance un cri de détresse à Ouyahia
Plusieurs dizaines de citoyens, sinistrés de la ville de Ghardaïa, ont exprimé hier leur colère devant le chef du gouvernement, dénonçant l’absence des services de l’Etat face à la catastrophe naturelle survenue récemment et le manque de moyens pour la prise en charge de leurs doléances.
Ahmed Ouyahia, qui a rendu visite à la ville de Ghardaïa, accompagné de pas moins de 12 ministres, s’est déplacé hier dans plusieurs quartiers fortement touchés par les inondations de mercredi dernier. Au centre-ville et au quartier dit El Ghaba, c’est la désolation totale. La boue charriée par les eaux n’a toujours pas été dégagée. Plusieurs habitations ont été détruites et des véhicules emportés par les eaux en furie. Une situation qui ressemble étrangement à celle engendrée par le tsunami dans plusieurs pays asiatiques, il y a environ deux ans de cela. Au centre-ville, Ahmed Ouyahia a marqué une halte au cours de laquelle, après avoir écouté les citoyens, il a promis de reloger provisoirement tous les sinistrés avant la fin de l’année. Ceci en attendant, précisera-t-il, des programmes de relogement définitif. La priorité sera donnée à ceux qui sont réellement dans le besoin. D’ailleurs, des cadres du ministère de l’Intérieur et de celui de l’Habitat sont déjà sur le terrain pour évaluer la situation. Face aux insistances des citoyens, le chef du gouvernement a fait la promesse de lancer plusieurs programmes de relogement. Les habitants ont également mis l’accent sur la nécessité de coordonner les opérations d’aides. Selon eux, des aides en espèces, destinées aux sinistrés, ont été détournées et sont actuellement en vente dans plusieurs magasins de la ville.
Dans un autre quartier, la délégation a mis le pied littéralement dans la boue. Les citoyens ont tenu à accompagner le chef du gouvernement à l’intérieur des habitations détruites ou envahies par les remblais. Ils ont également crié leur colère et lancé un message de détresse. Selon eux, aucune aide ni assistance ne leur a été fournie à ce jour. Les services de sécurité ont eu du mal à contenir la foule en colère. Auparavant, Ahmed Ouyahia a réuni les familles des victimes à qui il a présenté les condoléances du président de la République et du gouvernement. Il a surtout reconnu l’existence de défaillances dans la prise en charge des sinistrés, dues selon lui au manque de moyens et à la soudaineté de la catastrophe.
En début d’après-midi, le chef du gouvernement a réuni les notables de la région à qui il a promis que l’Etat sera fortement présent sur le terrain et que la région sera déclarée zone sinistrée. Décision qui sera entérinée, selon certaines informations, demain, lors du Conseil du gouvernement.
Tahar A.O.
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Posté Le : 06/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com