Algérie

Devant des sénateurs pas trop critiques: PLF 2019 mission «aisée» pour Raouia



Après avoir passé l'étape de l'APN, le projet de loi de finances 2019 a été présenté hier aux membres du Conseil de la nation lors d'une séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah.Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, n'y a pas été avec le dos de la cuillère pour dire les quatre vérités de la situation économique difficile que traverse le pays, tout en montrant un certain optimisme pour l'avenir. Après son exposé, les débats autour du document du gouvernement ont été ouverts, avec un peu plus d'une trentaine d'intervenants inscrits. Cependant, les quelques sénateurs présents n'ont pas été virulents dans leurs remarques envers le représentant de l'Exécutif. La majorité des remarques se sont d'ailleurs focalisées sur le financement non conventionnel et quelle alternative prépare le gouvernement, au moment où le déficit ne cesse de creuser l'écart dans les grands équilibres. Si les sénateurs du RND ont caressé dans le sens du poil, ceux du FLN ont insisté sur le système de subvention, appelant à sa révision afin de toucher les personnes les plus démunies de la population. D'autres remarques sur le fonctionnement de l'administration fiscale ont aussi été soulevées. Une administration qui souffre du manque de moyens permettant de recouvrir les impôts, outre l'opacité qui caractérise son travail. «Les réformes, c'est bien, mais la bureaucratie demeure un handicap», pense Abdelwahab Benzaim du FLN. Pour lui, on ne peut pas appliquer les réformes sans réformer l'administration, justifiant de «dossiers d'investissement qui sont restés sans aucune suite». Benzaim juge important de numériser l'administration afin de gagner en temps et en paperasse. «Une stratégie globale doit être mise en place», a-t-il plaidé. Dans le même sens, a poursuivi le sénateur Malek Khadim qui a appelé à lever, en urgence, le gel sur les projets importants, afin, dit-il, de relancer la machine du développement local et la création d'emploi. Ceci, au moment où d'autres intervenants ont exigé de l'Exécutif de «communiquer les chiffres réels» de la situation économique. D'autres interrogations, plus pertinentes, ont été soulevées au sein de la commission des finances, d'après le rapport de cette dernière. Le recours automatique au financement interne, à travers la planche à billets, à chaque fois que les prix du baril de pétrole baissent, le ciblage des subventions, la faiblesse du secteur bancaire qui demeure un handicap pour l'économie nationale et l'absence de nouveaux postes d'emploi dans le PLF 2019 ont attiré l'attention. Les réponses du représentant du gouvernement ont été brèves et Raouia ne semble pas avoir trouvé de peine à convaincre. Sur le financement interne, le ministre des Finances expliquera qu'en application de la loi sur la monnaie, une période exceptionnelle de 5 ans est fixée de 2017 à 2023, et «l'Etat ne pourra plus financer le déficit budgétaire à partir de 2023», souhaitant au passage qu'«il n'y aura dans l'avenir aucun déficit». S'agissant du soutien social aux couches défavorisées, Abderrahmane Raouia a rappelé qu'il confirme le caractère social considéré comme l'un des principes fondateurs de l'Etat, reconnaissant que pour le ciblage, «il faut une étude globale et détaillée». Dans ce sens, le gouvernement a installé deux groupes de travail, l'un au niveau du ministère des Finances pour mettre en place les outils du ciblage et l'autre au niveau du département de l'Intérieur et des Collectivités locales pour élaborer la carte nationale sociale. A propos du système bancaire, le ministre a reconnu qu'«il y a effectivement des défaillances» en la matière, précisant toutefois que durant ces dernières années, après la crise de liquidités notamment, les banques ont commencé à développer leurs services en se dirigeant vers la numérisation, donnant l'exemple de certaines banques à Alger. Quant à l'absence de nouveaux postes de travail dans le projet, le premier argentier du pays fera savoir que le texte prend en charge l'ouverture de 18 866 postes budgétaires, dont 16 131 issus de la formation dans les secteurs de l'éducation (7531), de la santé (4600) et de la sûreté nationale (4000). Ceci en plus de 17 385 postes qualifiés au titre de différents secteurs suite aux départs à la retraite.


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