Algérie

Deuxième semaine de grève des boulangers


La grève des boulangers s'est poursuivie, hier, à Tizi Ouzou pour sa deuxième semaine consécutive. Selon les représentants de cette corporation, les réponses du ministère de tutelle ne constituent guère un motif de reprise d'activité. Aussi, aucune perspective de dénouement n'est visible à l'horizon. Les choses semblent, en effet, aller au long terme au vu du dialogue qui ne semble pas s'installer entre les deux parties.Du côté des ménages, l'absence de la baguette sur les étals des commerces commence à devenir habituelle. Hier, les citoyens apostrophés sur la question étaient unanimes sur la présence du pain de boulanger dans les restaurants des communes proches des autres wilayas.
Pour ces personnes, les restaurateurs et quelques commerçants s'approvisionnent des wilayas voisines comme Boumerdès et Bouira outre la wilaya de Béjaïa limitrophe des communes situées à l'Est de la wilaya de Tizi Ouzou. Questionnés, beaucoup de restaurateurs de la ville de Tigzirt affirment qu'ils s'approvisionnent auprès des boulangers de la ville de Dellys. «C'est vrai que la baguette nous revient plus chère avec le long trajet, mais c'est une perte nécessaire pour préserver notre activité. On ne peut pas fermer pour une si longue période», explique un restaurateur de la même ville. La grève des boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou aura également permis aux fabricants de pain traditionnel de faire de bonnes affaires durant ces deux semaines. Consommé exceptionnellement, le pain traditionnel, appelé «Thamthount», est redevenu à la mode pour la circonstance. «Il coûte plus cher, mais il est bon. Pour moi, c'est l'occasion de renouer avec cette galette de nos ancêtres», affirme un citoyen rencontré devant un vendeur de pain traditionnel. Dans certaines villes, les petits commerces spécialisés dans ce créneau sont assaillis et affichent des queues inhabituelles. «On doit faire la chaîne parce que les fabricants n'ont pas les moyens de satisfaire rapidement une aussi importante demande. On attend avec plaisir en humant les senteurs du pain traditionnel. Je prends ça comme un ressourcement», affirme un citoyen de la ville littorale de Tigzirt.
Enfin, il convient de rappeler qu'hier, aucune nouvelle ne venait rompre le rythme qui commence à s'installer dans la durée.
Les boulangers donnent l'air de vouloir aller plus loin dans leur bras de fer avec la tutelle malgré les incidences. Une grève de deux semaines ne doit pas être facile à supporter par les trésoreries de la corporation qui se plaignaient déjà d'une multitude de problèmes. Les boulangers alertent, en effet,, au lancement de leur débrayage, du danger d'extinction de la filière à cause des difficultés financières.
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