Algérie

Deuxième jour des élections législatives en Egypte



Conspué lors des récentes manifestations massives à travers le pays, le maréchal Hussein Tantaoui, chef de l’armée au pouvoir, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement du vote. «Le maréchal Tantaoui est ravi de constater la participation massive de l’ensemble des citoyens, notamment celle des femmes et des jeunes», a affirmé Ismaïl Etmane, membre du Conseil supérieur des forces armées (CSFA) au pouvoir. Washington s’est félicité également du début du scrutin pour lequel les observateurs indépendants américains présents ont témoigné de premières impressions «positives».
Cette deuxième journée est marquée par une affluence moindre, au lendemain d’une participation plus importante que prévu, selon la Haute Commission électorale, qui a prolongé de deux heures les opérations de vote lundi.
Le vote d’avant-hier et d’hier concerne le tiers des gouvernorats du pays le plus peuplé du monde arabe avec plus de 80 millions d’habitants, dont la capitale Le Caire et la deuxième ville d’Egypte, Alexandrie. Le scrutin s’étalera dans les autres régions jusqu’au 11 janvier pour l’Assemblée du peuple (députés) et jusqu’au 11 mars pour la Choura (Chambre haute consultative).
D’après des chiffres mis à jour par l’Agence centrale des statistiques (Capmas), 50 millions d’Egyptiens sont appelés à voter pour l’ensemble du scrutin. Quelque 17,5 millions d’électeurs potentiels participeront à cette première phase pour élire 168 des 498 députés.
Vers la victoire des islamistes
Les analystes estiment que les Frères musulmans, la force politique la mieux structurée et son parti, Liberté et Justice (PLJ) devraient sortir de ce scrutin comme la principale force politique du pays. Ces deux derniers mois, les islamistes ont déjà remporté des victoires électorales en Tunisie et au Maroc. Les résultats complets ne seront pas connus avant des mois, mais pour le vice-président de Liberté et Justice, Essam Al Erian, l’islam politique va s’imposer également en Egypte et obliger le monde à l’accepter. «Il est temps désormais que les capitales du monde qui ont soutenu Moubarak disent qu’elles acceptent l’issue du scrutin. Maintenant, pas après les résultats», a-t-il affirmé. Dopé par l’euphorie électorale, le principal indice de la Bourse du Caire (EGX) a clôturé sur une forte hausse de 5,48%, soit des gains de plus de deux milliards de dollars en une journée. La campagne électorale a été éclipsée par une poussée de contestation du pouvoir militaire qui gouverne le pays depuis la chute de Moubarak, émaillée de violences qui ont fait 42 morts et plus de 3000 blessés.
Face aux Frères musulmans, se présentent des dizaines de partis salafistes (fondamentalistes musulmans), libéraux ou de gauche, le plus souvent récents et encore mal implantés. De nombreux élus de l’ancien parti de Hosni Moubarak, aujourd’hui interdit, tentent également leur chance comme indépendants ou sous des bannières politiques nouvelles. Le futur Parlement devra nommer une commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution, une étape décisive dans la transition du pays vers la démocratie promise.
Ces élections doivent être suivies avant la fin juin 2012 par une présidentielle, après laquelle le pouvoir militaire a promis de rendre le pouvoir aux civils.


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