Algérie

Deuxième jour de la grève de l'éducation


Deuxième jour de la grève de l'éducation
Hier, plusieurs établissements des trois paliers ont été paralysés par la grève de deux jours à laquelle a appelé la coordination des syndicats de l'éducation. Ces derniers ont avancé un taux de participation avoisinant les 80%, tandis que celui annoncé par la ministre de tutelle ne dépasse pas les 11,8% à travers 46 wilayas.En effet, le mot d'ordre donné par les sept syndicats de la coordination a divisé les travailleurs de l'éducation entre ceux qui ont répondu favorablement pendant les deux jours, ceux qui ont suivi le premier jour seulement et d'autres qui n'ont carrément pas fait grève. Dans tous les cas, cette action de protestation qui fait parler d'elle depuis plusieurs jours, et qui a été maintenue malgré les assurances de la tutelle quant à la prise en charge des préoccupations soulevées, a perturbé une fois de plus les élèves en cette période de devoirs. Rencontrés à Alger, des élèves de classes d'examen ont exprimé leur peur et toutes les souffrances psychologiques causées par les dates d'examen qui approchent et également par le mouvement de grève qui interrompt leurs cours en ce moment important de l'année scolaire. Plusieurs élèves ont tenu à lancer un appel aux syndicats comme à l'administration pour trouver des terrains d'entente et régler leurs problèmes sans toucher aux intérêts des élèves. «Nous ne sommes ni contre les syndicats ni contre le ministère, mais nous ne voulons pas être pris en otage pour des problèmes qui ne nous concernent pas», nous disent quelques représentants de ces élèves. Les parents ont, quant à eux, exprimé leur colère par rapport aux multiples problèmes que vit le secteur de l'éducation depuis plusieurs années. Ils se sont, en effet, révoltés contre le recours à la grève pour «le moindre problème». Cela dit, a-t-on tenu à souligner, ils ne contestent pas le droit à la grève pour les travailleurs «mais pas au détriment du droit à l'éducation». Ils attendaient devant les établissements pour savoir si leurs enfants sont retenus pour les cours ou renvoyés comme lors du premier jour de la grève. Nous apprenons que certains se sont même absentés de leur travail pour pouvoir récupérer leurs enfants. «Nos enfants n'ont rien à voir avec le conflit qui oppose les enseignants au ministère. Ils ne doivent pas être pénalisés et nous aussi. La grève ne doit pas être la solution à chaque problème. Il y a d'autres formes de protestation et à la tutelle aussi de régler les problèmes définitivement et de mieux gérer ce secteur sensible», se plaint l'un des parents en colère. A Alger comme dans toutes autres wilayas, le mouvement de débrayage a été, selon nos sources, diversement suivi par les enseignants. Dans certains établissements, ce sont les anciens enseignants qui ont répondu favorablement à l'appel à la grève et aucun contractuel. Dans d'autres établissements, les enseignants adhérents à l'un des syndicats de la coordination ont participé à la grève alors que ceux affiliés aux autres syndicats autonomes ont préféré ne pas y prendre part. Après les deux jours difficiles vécus par l'éducation nationale, les cours reprennent aujourd'hui dans tous les établissements dans un climat «très normal» en attendant ce que décideront les protestataires pour les quelques semaines restantes de l'année scolaire.


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