Lancée en 2012 par l’association culturelle Tigmi de Mezeguène dans la commune d’Illoula, la deuxième édition du festival de la plante médicinale organisée du 27 au 30 août revient cette année avec plus d’ambitions, plaidant de ce fait pour une promotion au rang de fête régionale.
L’association qui pensait au départ, à un festival du chêne (photo) pour fêter chaque année cet autre arbre- symbole de la Kabylie, a finalement opté pour un événement et un domaine de recherche à même de booster les traditions et la culture locale: fêter la plante médicinale afin de réhabiliter et maintenir vivantes les traditions thérapeutiques en tant que remèdes naturels, d’autant que la montagne et ses sous-bois recèlent dans la région une variété de plantes aux vertus phytothérapiques et aromathérapiques certaines.
Après avoir organisé à ses frais la première édition, l’association Tigmi récidive en travaillant cette année avec les moyens du bord , comptant un tant soit peu sur les subventions de l’année écoulée (APW, Direction de la Culture, DJS, APC), se plaint un organisateur.
Sur le chapitre de la plante médicinale et à propos de l’initiative de Tigmi, M. Kherdja, chercheur et auteur en botanique, estime que c’est tout à l’honneur de la région et du pays qu’il y ait des gens qui s’intéressent à ce patrimoine négligé.
Nos ancêtres, enchaîne-t-il, ont survécu grâce au recours à ces plantes, qu’elles soient médicinales, fourragères ou potagères pour survivre aux dures conditions de l’époque, et notamment à la famine successive à la Seconde Guerre mondiale. Y compris en recourant, après épuisement des plantes comestibles, à cette plante non comestible qu’est la moutarde des champs (achnaf), une plante dont ne voulaient même pas les bêtes.
Au plan environnemental, le conférencier évoque les plantes endémiques à la région qu’on peut cultiver, s’arrêtant longuement sur l’une des rares plantes rescapées de l’ère tertiaire, Thijrarhiyine, qui existe encore en Kabylie dans les sous-bois humides.
La 2e édition, intégrée par des partenaires de Béjaïa, Tizi-Ouzou et la diaspora mostaganémoise, a connu une riche animation marquée par des activités variées organisées autour du thème ou sur des sujets voisins (expositions, conférences-débats, démonstrations sur l’usage traditionnel des plantes, environnement, us et coutumes locaux, animations...).
Le président de l’association compte enfin sur un sursaut d’orgueil des pouvoirs publics afin d’accompagner son association dans son objectif de redonner sa place à la préservation de ce patrimoine naturel indéniable.
S. Hammoum
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Posté Le : 31/08/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: fr.wikipedia.org ; texte: S. Hammoum
Source : LeSoirdAlgerie.com du samedi 31 août 2013