Après la confirmation par le laboratoire de référence de l'Institut
Pasteur d'Algérie (IPA) de deux cas de grippe A (H1N1) à Alger, le pays est en
état d'alerte.
Dans les ports et les aéroports, les passagers en provenance des pays
touchés par la grippe porcine subissent des contrôles drastiques à leur
arrivée. A l'intérieur du pays, les directions locales de la santé (DSP), tout
comme le personnel médical des 53 hôpitaux que compte le pays, sont sur le
qui-vive.
Une seule question taraude les esprits : «Sommes-nous capables
d'affronter une progression du virus» ?. Un virologue interrogé par le
Quotidien d'Oran qualifie cette situation de «grave», «imprévisible» et
«susceptible d'évoluer très vite».
Explication de ce scientifique. «Ce nouveau virus n'est pas encore mis à
nu. Si la souche américaine a été séquencée, il nous manque ces données
concernant la souche mexicaine. On sait cependant que la contamination
s'effectue par voie respiratoire et que le temps d'inculpation est relativement
court. Quelques jours suffisent, pendant lesquels le virus est actif et
transmissible. Les symptômes sont semblables à ceux d'une grippe classique :
fièvre, courbatures, fatigue, toux... Le virus est capable de tuer, et
notamment des sujets jeunes et en bonne santé».
Retour sur les deux cas avérés samedi et dimanche derniers à Alger. Un
avion de la compagnie Lufthansa en provenance de Francfort atterrit sur
l'aéroport Houari Boumediène. Parmi les passagers, une femme en compagnie de
ses deux filles. La mère, une Algérienne qui revenait de Miami (Etat-Unis), ne
présentait aucun signe pouvant penser qu'elle est porteuse du fameux virus
A/H1N1. Et pourtant, trois jours plus tard, elle présente des symptômes de
grippe, puisqu'elle sera diagnostiquée comme étant le premier cas avéré de la
maladie en Algérie. Le lendemain, l'une de ses deux filles sera également
diagnostiquée positive au H1N1. La mère est hospitalisée dans un service
sanitaire de référence. 12 autres personnes (des proches à cette famille) ont
subi des prélèvements et ont été soumis à des traitements antiviraux. Les 60
passagers du vol devront également subir des tests.
Face à ces deux cas avérés, le ministère de la Santé réagit : le plan
national de préparation à une grippe A/H1N1 passe au cas de figure deux de la
phase cinq. Ce relèvement vise une seule chose : éviter une progression du
virus A/H1N1 en Algérie. Le ministère de la Santé se dit bien armé : le plan
national de prévention et de lutte contre les pandémies grippales, élaboré pour
répondre à une éventuelle pandémie de grippe aviaire, est prêt à être déclenché
à tout moment. Le pays a constitué un stock conséquent de masques et dispose de
6,5 millions de doses de Tamiflu. Ce médicament, à base d'Oseltamivir, utilisé
contré la grippe aviaire, est efficace contre le nouveau virus. Le risque est
en effet grand. Le plan vise à durcir les contrôles des voyageurs dans les
aéroports. Le ministère de la Santé a indiqué que l'ensemble des aéroports et
ports seront dotés de caméras thermiques dans les prochains jours.
Mais dans l'attente de la parade idéale, les mesures d'hygiène sont
recommandées : se laver fréquemment les mains, consulter dès les premiers
symptômes. «La maladie peut s'éteindre ou s'étendre, les virus sont trompeurs,
évolutifs», conclut notre expert virologue.
Autre certitude : le virus de la grippe aviaire, toujours actif, est
responsable de la mort de 250 personnes en Asie du Sud-Est depuis 2003. Des
virus ayant beaucoup trop de victimes à leur passif, mais qui n'ont pas généré
les pandémies si redoutées, alors même que la grippe «classique» tue chaque
année 250.000 à 500.000 personnes de par le monde.
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Posté Le : 23/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com