Les partisans du Président Mohamed Morsi poursuivent leur protestation dans la rue malgré les pressions exercées contre les dirigeants des Frères Musulmans. Ils étaient rassemblés par centaines de milliers au Caire et dans d'autres villes du pays pour le premier vendredi du Ramadhan avec pour exigence le retour du Président Morsi. La mobilisation des partisans du président déchu n'a pas faibli malgré la mise en route d'un processus politique censé tourner la page de Mohamed Morsi. Les adversaires des Frères Musulmans maintiennent également leur mobilisation pour défendre les «acquis de la révolution du 30 juin». L'extrême polarisation politique qui se déroule dans la rue fait craindre des débordements et des dérapages incontrôlables. Les alentours de la mosquée ‘Rabea Al-Adawiya' qui est l'espace de sit-in permanent des pro-Morsi, a connu un afflux important de manifestants venus de différentes régions du pays demandant le «départ de Sissi et le retour de Morsi». Des milliers de personnes sont arrivées par bus de l'extérieur pour rejoindre le sit-in de la mosquée ‘Rabea Al-Adawiya' ainsi que la Place ‘Nahda', en face de l'université du Caire à Guizeh. Plus tôt, les partisans de Morsi devaient marcher vers le palais présidentiel mais le chemin ayant été bloqué par l'armée, la marche a été dirigée vers ‘Rabea-Al Adawiya'.«UN MOIS, DEUX, UN AN..»
Les Frères Musulmans, malgré les arrestations et les mandats d'arrêts lancés contre eux, refusent toute participation au processus politique lancé par le président désigné par l'armée. Ils maintiennent un bras de fer qu'ils veulent politique et pacifique contre l'armée. Ils se disent déterminés à rester dans la rue autant de temps qu'il faudra. «Nous allons poursuivre la résistance. Nous resterons un mois, deux mois, et même un an ou deux s'il le faut. Nous ne partirons pas d'ici avant le retour de notre président», a lancé Safwat Hegazi, un haut dirigeant islamiste. Les Frères ne transigent pas en termes d'exigences : retour immédiat du premier président élu démocratiquement, tenue de législatives et création d'un comité chargé d'élaborer un plan de réconciliation nationale. Des exigences rejetées par l'armée et les forces qui la soutiennent, comme Tamarod et le FSN (Front de salut national) qui ont appelé à un «iftar de masse» sur la place Tahrir et devant le palais présidentiel. En fin d'après-midi, les partisans de Morsi semblaient les plus mobilisés et le nombre de personnes qui s'installent autour de la mosquée ne cesse de grossir. Illustration parfaite d'une situation bloquée entre deux Egypte. Pour ce premier vendredi de Ramadhan, on appréhende les débordements de nuit. Et les risques de dérapages vers la spirale de la violence
CRITIQUES DE L'ALLEMAGNE ET DES ETATS-UNIS
Le «nouveau pouvoir» qui a reçu un soutien financier des pays du Golfe et une «compréhension» des Américains, a essuyé ses premières critiques internationales. Alors qu'ils ont indiqué que le président destitué se trouvait en «lieu sûr» et qu'il était traité «dignement», l'Allemagne a demandé hier, publiquement, aux autorités égyptiennes de mettre «mettre fin à toutes les mesures limitant (sa) liberté de mouvement». La veille, les Etats-Unis ont demandé l'arrêt des arrestations arbitraires de membres de Frères Musulmans, en estimant que cela ne ferait qu'aggraver la crise politique du pays. «Il y a eu de nombreuses arrestations, ces derniers jours «visant des groupes en particulier». «Ceci ne va pas dans le sens de l'objectif de réconciliation nationale que le gouvernement intérimaire et l'armée disent viser», a relevé la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki. «Ceci ne va pas dans le sens de l'objectif de réconciliation nationale que le gouvernement intérimaire et l'armée disent viser», a-t-elle ajouté. «Si les arrestations et les détentions politiques continuent, il est difficile de voir comment l'Egypte va pouvoir sortir de cette crise», a encore commenté la porte-parole de la diplomatie américaine. Washington s'est abstenu de qualifier la destitution de Morsi de coup d'Etat en se contentant d'appeler à la «mise en place d'un processus (pour un retour au calme) qui comprenne toutes les parties. C'est sur ça que nous nous concentrons», a répété Mme Psaki. Le nouveau Premier ministre intérimaire, Hazem el Beblaoui a nommé au poste de vice-premier ministre Ziad Bahaa El Dine, avocat et homme politique de gauche. Membre du Parti social-démocrate égyptien, ce dernier avait été récusé, la semaine dernière, pour le poste de chef du gouvernement par les salafistes d'Al Nour. Hazem el Beblaoui, prévoit que le gouvernement par intérim serait constitué d'ici le début de la semaine prochaine. «Les pourparlers avec les différents candidats se poursuivent et je m'attends à ce que nous achevions la formation du gouvernement d'ici le début de la semaine prochaine», a dit à ‘Reuters' Hazem el Beblaoui, détenteur du portefeuille des Finances, de juillet à décembre 2011.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 13/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com