Algérie

Deux reporters occidentaux tués



La communauté internationale tentait d’instaurer une trêve en vue d’acheminer une aide humanitaire d’urgence en Syrie, en particulier à Homs, mais Moscou, allié du régime de Bachar Al Assad, s’est dit opposé à la proposition française d’instaurer des «couloirs humanitaires». Les deux journalistes tués au 19e jour de bombardements incessants de Homs par les forces du régime sont l’Américaine Marie Colvin, grand reporter à l’étranger pour l’hebdomadaire britannique Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l’agence IP3 Press. Tous deux ont péri dans le pilonnage du quartier de Baba Amr, qui a touché un appartement transformé en «centre de presse» par les journalistes entrés clandestinement dans la ville, ont précisé des militants syriens anti-régime. «Trois ou quatre autres journalistes étrangers ont été blessés», a déclaré le militant Omar Chaker à Baba Amr, principale cible des troupes régulières depuis le 4 février. La Française Edith Bouvier fait partie des blessés, selon le quotidien Le Figaro. La France a aussitôt réclamé «un accès sécurisé et médicalisé pour porter secours aux victimes avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)» et a convoqué l’ambassadrice de Syrie à Paris. Pour le président Nicolas Sarkozy, la mort des journalistes «montre que maintenant ça suffit, ce régime doit partir». Et les Etats-Unis ont dénoncé la  «brutalité» du régime. Mais les autorités syriennes ont dit «ne pas être au courant» de la présence dans le pays des journalistes tués. Le régime restreint drastiquement les mouvements des journalistes dans le pays, mais plusieurs y sont entrés clandestinement. Les deux décès portent à trois le nombre de journalistes occidentaux tués dans les violences depuis le début de la révolte en mars 2011. Le 11 janvier, le Français Gilles Jacquier avait été tué par un obus à Homs lors d’un voyage autorisé et encadré par les autorités.  Au moins 13 civils syriens ont été aussi tués hier à Baba Amr, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), selon qui le bilan des violences dans le pays s’élève désormais à 7600 morts, en grande majorité des civils, en un peu plus de 11 mois. Homs est devenue le symbole de la répression menée par les forces de sécurité qui, cherchant à faire plier ce bastion de la révolte, bombardent ses quartiers à l’artillerie lourde depuis le 4 février, au prix de centaines de morts. Les autorités syriennes, qui refusent de reconnaître l’ampleur de la révolte et attribuent les violences à des groupes terroristes soutenus par l’étranger, affirment pourchasser des «gangs armés» à Homs.  Face à l’escalade, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a demandé à la communauté internationale la création de «zones de protection» et sa porte-parole, Basma Kodmani, se rend à Genève pour voir avec le CICR «comment sécuriser l’aide humanitaire». Mais alors que le CNS avait jusqu’à présent rejeté toute intervention militaire étrangère, Mme Kodmani a estimé que cette idée «pourrait bien être la seule option» pour faire cesser la répression.
 


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