Deux pays pour sauver l'Afrique

La visite de trois jours qu'effectue le président sud-africain Jacob Zuma en Algérie, pour discuter des questions aussi stratégiques que la sécurité en Afrique et la coopération, marque un recentrage africain autour de l'Algérie.Comme l'atteste ce ballet diplomatique et la succession de visites de chefs d'Etat africains à Alger (après celles du Mali, du Niger et du Zimbabwé). C'est à la fois une forme de reconnaissance pour le rôle de médiateur et de facilitateur que joue l'Algérie pour le règlement des conflits notamment dans la région du Sahel et en Libye, et l'occasion pour les pays africains d'appréhender leur avenir commun, en jetant les bases d'une coopération plus ancrée et plus bénéfique. Classé pays émergent, et membre des BRICS, l'Afrique du Sud a beaucoup de choses à apporter à l'Afrique et, avec l'Algérie, peut trouver de nouvelles formes de partenariat afin de remédier à la marginalisation du continent africain sur la scène internationale. On sait qu'Alger et Pretoria coopèrent déjà dans des domaines comme le tourisme et le sport. Les deux pays ont signé, en 2010, un mémorandum de coopération relatif à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire et intensifient également leur coopération dans le domaine militaire, avec des projets ambitieux à la mesure des aspirations de ces deux pays pivots de l'Afrique. On n'oublie pas que les deux pays ont, en partage, une mémoire de lutte pour l'émancipation, depuis la création de l'ANC, dont le leader historique, Nelson Mandela, a trouvé refuge en Algérie, et que, de ce fait, ils ont prouvé leur capacité de servir les causes justes du continent, en conjuguant leurs efforts et en faisant montre de davantage d'audace et de détermination dans la concrétisation de cette coopération prometteuse.