Algérie

Deux patients dans une salle d'attente


C'est aujourd'hui qu'Ahmed Ouyahia doit présenter ce qui est officiellement appelé un « plan d'action ». A qui ' A une Assemblée connue pour à peu près tout, sauf pour sa capacité d'action. Que va-t-il lui dire ' Pas grand-chose qui les intéresse, il va exposer son plan de développement afin de sortir du cercle vicieux du rentier qui importe tout, y compris sa propre rente. Sachant (1) que venant de lui, au pouvoir depuis des années et qui n'a pas réussi ses précédents plans d'actions, sachant (2) que l'Assemblée n'a contesté aucune politique depuis son installation, y compris celles qui n'ont pas fonctionné, que peut-il se passer ' Entre quelqu'un qui n'a rien à dire et un groupe qui a envie de ne rien entendre ' Entre l'action supposée et la réaction programmée comme nulle, il ne peut rien se passer. Car tout le monde le sait, ce qui manque à l'Algérie est justement l'action, pour sortir d'un système qui ronronne, tourne en rond et a presque réussi à convaincre que ne rien faire, c'est surtout éviter le pire.Ce qui manque, c'est de l'action en politique, en économie, dans les domaines culturels, idéologiques et religieux, mais ce qui manque aussi est la réaction, ces contre-pouvoirs qui empêchent les pouvoirs de faire n'importe quoi. Revenons à la confrontation. Le Premier ministre va parler de patriotisme économique tout en feignant d'oublier l'opportunisme politique. En face, les députés vont oublier qu'ils sont élus et se rappeler de leur salaire. Que va-t-il se passer ' Il faut imaginer un monomaniaque agressif expliquer à son médecin qu'il a entièrement raison et que s'il est devant lui, c'est que sa famille l'a poussé à aller consulter, alors que lui est convaincu qu'il est tout à fait normal. Et il faut imaginer ce médecin traitant expliquant à ce patient qu'il n'est pas docteur. Et que lui aussi attend le médecin. Qui n'est toujours pas là.
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