Algérie

Deux nouveaux partis politiques sur fond de préparatifs pour deux échéances électorales



Deux nouveaux partis politiques ont été récemment créés en Tunisie, sur fond de débats sur les élections législatives et présidentielle prévues en fin d'année, alors que la pression sociale persiste sur le gouvernement.Après la récente grève générale observée par le secteur public le 17 janvier dernier à l'appel de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), le président du groupe parlementaire de la Coalition nationale, Mustapha Ben Ahmed, a annoncé dimanche dernier à Monastir, la naissance du mouvement «Vive la Tunisie», attribué au chef du gouvernement, Youssef Chahed, alors qu'une autre formation politique, Parti patriotique démocrate (PPD), avait vu le jour quelques jours avant. Le conseiller auprès du chef du gouvernement, Kamel Haj Sassi, a indiqué que «Vive la Tunisie est un mouvement qui réunit la famille centriste, démocratique et constitutionnelle et vient soutenir les initiatives de réforme en associant les jeunes et les femmes. Il a appelé, au besoin, d'«assainir le climat politique et de se réconcilier avec la mémoire nationale». De son côté, Slim Azzabi, ancien directeur du cabinet présidentiel qui a été chargé de coordonner les réunions régionales dédiées à la présentation du nouveau projet politique, a mis l'accent sur la nécessité de réhabiliter la famille constitutionnelle pour «relever les grand défis dont le pays fait face et rééquilibrer la scène politique». Pour leur part, Mahmoud Baroudi (Coalition nationale) ainsi que l'ancien président du Commerce Mohsen Hassan, la naissance de «Vive la Tunisie» est un message d'espoir pour affirmer que la Tunisie est «capable de se relever pour édifier son avenir et sortir le pays de la crise politique». Quelques jours auparavant, une nouvelle formation politique baptisée «Parti patriotique démocrate (PPD)» a également été créée, en Tunisie, par Moez Khatmi, portant le nombre total des partis politiques à 215 dans le pays.

Attachement aux réformes
et aux principes démocratiques
Si pour les fondateurs ainsi que les partisans du parti «Vive la Tunisie», ce mouvement représente la modernité et la démocratie basée sur «la pensée bourguibiste», pour certains chefs de partis, cette nouvelle formation n'est tout autre qu'une «copie défigurée» du parti au pouvoir «Nidaa Tounes». Mais pour M. Ben Ahmed ? l'un des fondateurs de ce nouveau parti ?, il s'agit d'un mouvement à référentiel «démocratique moderniste», qui vient de «rompre avec l'autoritarisme et adopte le dialogue et la démocratie comme principes fondamentaux». Selon ses initiateurs, le parti garantit l'égalité entre toutes les régions et tient compte de l'expérience et la compétence en matière de gestion et ?uvre pour «un développement économique global qui rompt avec la corruption et le terrorisme», plaidant également pour «la modernité et la justice sociale», et reste attaché au mouvement de réforme. Néanmoins, pour le secrétaire général du parti al-Joumhouri, Issam Chebbi, le nouveau parti politique «Vive la Tunisie» est une «copie défigurée» du mouvement Nidaa Tounes, déclarant qu'il va «connaître le même sort», invitant le gouvernement à porter un intérêt particulier au dossier de l'enseignement et aux problèmes vitaux du pays, «plutôt que de s'occuper à former un parti progouvernemental». Selon lui, ce nouveau parti a été créé «pour permettre au gouvernement de rester au pouvoir, malgré l'échec de son programme». De son côté, le chef du mouvement Al Chaâb, Zouheir Maghzaoui a critiqué «l'utilisation par le chef du gouvernement, des moyens de l'Etat dans la création d'un mouvement pour rivaliser avec les autres partis politiques lors des élections de 2019». Ces nouveaux développements politiques sont enregistrés, alors que les prochaines élections législatives et présidentielle suscitent déjà l'intérêt de la classe politique, qui reste, pour sa part, à l'écoute de l'UGTT. Le principal syndicat dans le pays a lancé un nouvel appel à la grève générale les 20 et 21 février dans le secteur public, la troisième depuis novembre dernier, se disant, toutefois, ouvert au dialogue pour un compromis avec les pouvoir publics.
L'inflation, alimentée notamment par la chute du dinar tunisien, et le chômage persistant au-dessus de 15%, alimentent un mécontentement qui se traduit par des heurts ponctuels notamment en janvier, et une série de mobilisations sociales. Selon des acteurs politiques et partenaires sociaux, «jamais la Tunisie n'a connu une crise aussi grave», marquée notamment par la pénurie des produits alimentaires de base, l'augmentation du taux de chômage et une inflation chiffrée à 8%, en plus des grèves générales décrétées par l'UGTT. Dans ce contexte, M. Maghzaoui du mouvement Al Chaâb, a tenu le président de la République et le chef du gouvernement pour responsables de l'actuelle situation économique et politique dans le pays, appelant les Tunisiens à participer massivement aux prochaines élections en vue de choisir leurs représentants sur la base de «programmes clairs capables de sauver le pays». Pour sa part, le président du mouvement Al-Irada, Moncef Marzouki, a appelé à un dialogue national sérieux auquel participeront toutes les forces vives politiques, économiques et civiles.


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