Deux nouveaux albums pour l'association des Beaux-Arts d'Alger : El Maya et Rasd font leur Nouba

Et de quatre pour les poulains de Abdelhadi Boukoura qui viennent de signer chez Belda, deux nouveaux albums entièrement dédiés à la reine Nouba (Nouba El Maya, et Nouba Rasd). Soucieuse, comme bien d’autres associations de musique andalouse, de préserver ce patrimoine sacré, des affres de l’oubli et de l’opportunisme observé par ceux qui ont eu étrangement la charge, la très dynamique troupe des Beaux-Arts s’illustre, pour la quatrième fois, dans une exécution de premier ordre, témoignant d’un savoir-faire certain. Porté à bout d’instruments par une bande de jeunes femmes et hommes, dont certains forcent l’admiration tant par le jeu que par leurs puissances vocales, quand ce n’est pas l’improvisation qui vient agrémenter le chœur musical. Jamais de marronnier avec Boukoura. On le sait, ce chercheur insatiable n’a d’yeux que pour son illustre public qu’il veut acquérir à coups d’originalité et surtout de textes inédits. Comme celui du «Btayhi, Allah Aâtani», de la nouba El Maya. Un poème que seul Cheikh Saïdi, un monument de la sanâa, a pu, en son temps, interpréter. L’autre surprise : un époustouflant Nesraf, «Hel dara dhabiou el houma» que les deux jeunes frères Guelmaoui, Dalila et Abdellatif Ferhi, ou encore la diva Borsali ont chanté avec une telle élégance. «Notre soucis est d’apporter notre part dans la vaste entreprise de préservation du patrimoine musical andalou», explique doctement, le chef d’orchestre Boukoura, qui ne semble pas, néanmoins mu par l’enregistrement de l’ensemble des douze noubas. «Cela exige beaucoup de moyens financiers. Ce que nous n’avons pas encore», regrette-t-il, mais sans jamais renoncer à porter plus haut encore cette troupe subjugue de jour en jour. Ce n’est pas rien, en tout cas, si la clique est annoncée le 10 décembre à l’Institut du monde arabe (IMA) de Paris, dans le cadre d’un festival de musiques islamiques.