Algérie

Deux milliards d’euros de dépenses de santé en 2010 - 20es journées nationales pharmaceutiques


Deux milliards d’euros de dépenses de santé en 2010 - 20es journées nationales pharmaceutiques
Les participants à la rencontre de la SAP jugent urgent de mieux gérer les ressources du secteur par une bonne politique d’économie de santé. Il ne s’agit pas de rationner les dépenses, mais plutôt de les rationnaliser, recommande-t-on.

L’Algérie a dépensé environ deux milliards d’euros en 2010 pour la santé, a indiqué Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie (SAP) en marge des travaux des 20e journées nationales pharmaceutiques, qui se sont déroulées les 20 et 21 avril courant à l’hôtel Sheraton. “Pourquoi on dépense autant sans obtenir les résultats attendus ? est-ce à cause d’une mauvaise gestion des ressources financières”, s’est interrogé le président de la SAP. À ce titre, il a jugé impératif de mettre en place rapidement une politique d’économie de santé.
“La santé n’a pas de prix, mais un coût. L’économie de santé fait la jonction entre l’efficacité d’un traitement et de son coût”, a-t-il expliqué. Il a argumenté son option par le fait que le chapitre médicament a été majoré, en Algérie, de 86% en six ans. “Pensez-vous qu’il sera possible de le faire encore ? Non. Il faut savoir gérer son argent.” De son point de vue, l’assainissement de la situation commence par une évaluation du traitement ; développer le dossier médical ; repenser la distribution des médicaments ; revoir les modalités d’enregistrement de nouvelles molécules… “Il faut apprendre à utiliser la calculatrice à tout moment, car les médicaments les plus chers ne sont pas systématiquement les plus efficaces.” Le nombre important d’opérateurs dans le segment distribution des produits pharmaceutiques pose problème aussi, selon les intervenants à la rencontre de la SAP. Ils sont plus de 500 grossistes à investir le créneau. C’est beaucoup trop, selon les pharmaciens. Ils estiment qu’il sera impossible de maîtriser, de cette manière, le marché des produits pharmaceutiques, encore moins les stocks disponibles ou les prix. Il s’agit aussi, pour eux, de réactiver l’Agence nationale des produits pharmaceutiques, qui existe sur la force des lois depuis deux ans, afin de mieux prendre en main le secteur. Interpellé sur les pénuries récurrentes de médicaments, M. Benhamdine a rappelé que l’OMS a établi une liste de 345 produits pharmaceutiques de base qui doivent toujours être disponibles. “Je ne pense pas que ces produits manquent sur le marché national”, a-t-il soutenu, avant d’insister sur l’importance du consensus thérapeutique.
La formation des pharmaciens a eu, en outre, une large part des interventions et des débats. Il a été relevé que la discipline, telle qu’elle est enseignée actuellement à l’université, pèche par de nombreuses lacunes. Les pharmaciens arrivent à la vie active sans être réellement outillés pour la fonction qu’ils doivent assumer soit au sein des hôpitaux ou dans l’industrie pharmaceutique. À ce titre, il est recommandé, lors des 20e journées pharmaceutiques, de rallonger le cursus universitaire d’une 6e année de spécialisation. Sur le financement des systèmes de santé, M. Kaddar, économiste à Genève, a affirmé qu’il n’existait pas, jusqu’alors, de corrélation entre les ressources mobilisées pour la santé et le taux de morbidité.
La part des dépenses publiques y afférente diminue en fonction des revenus des pays. Ainsi, elle est de 20% dans les pays pauvres, 50% dans les pays en voie de développement dont fait partie l’Algérie et de 80% dans les États riches.
Pour lui, il est judicieux, pourtant, de considérer les dépenses de santé comme un investissement, en évitant leur fragmentation et en cherchant des sources de financement innovantes.
Il a rapporté que l’un des conseils émis par l’OMS, en 2010, a trait à la réduction de la proportion du paiement direct individuelle (par le patient) en augmentant les mécanismes de dépenses collectives (prépaiement, subventionnement, offre de service…).
Les recommandations des participants à la rencontre de la SAP seront consignées dans un rapport. Ce dernier sera transmis aux différents ministères qui interviennent dans le domaine de la santé et médicaments (santé, travail, commerce…).
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