Algérie

Deux mille ans et le six



Au milieu du froid inquiétant et des intempéries qui s?installent, chacun se met à penser au printemps de la nouvelle année. En fin de série prolongée, les Algériens se sont encore aperçus que les années s?emboîtaient comme dans une supérette, comme des produits alignés serrés, résultat d?un long libéralisme de container. Avec la fin de l?année pourtant, le solde se positive ; la guerre semble loin derrière, tout comme l?histoire, même si cette dernière s?est fait surprendre par des Gaulois sur le retour qui ont rappelé aux Algériens qu?avant la dernière guerre, il y en avait une autre, une grosse, solde négatif cette fois. Mais 2006, pourquoi pas ? Quelques élections peut-être, sûrement truquées, des joies indicibles à consommer avec modération, quelques chèques gouvernementaux qui vont probablement atterrir là où on en a le moins besoin et des maladies de vieux dirigeants vite soignées. Des journalistes en prison, des barils en surstockage et de l?émeute en réserves des profondeurs. Et des promesses de paradis, bien sûr. Mais quel paradis ? Celui du FLN, où les entrées dans les bains de jouissance seront à négocier avec le mouhafedh de la kasma de l?Eden ? Celui du MSP, station balnéaire sans maillots où les rivières de vin seront interdites à l?importation ? Ou encore celui du FFS, démocratie frontale de puristes où il faudra parler en kabyle aux jeunes vierges qui s?offrent ? En 2006, Alger n?aura pas encore son métro, mais aura ses chantiers. Amar Ghoul aura fini sa longue ?uvre et achevé de percer les sous-sols de la capitale à la recherche de la sortie. Oran aura de l?eau, Djelfa son train, Tamanrasset son sort, Tizi Ouzou ses maires et Boughzoul accouchera d?un embryon de capitale au milieu des scorpions des Hauts-Plateaux. Ce sera quand même une année de plus. Qui aurait prédit en 1006 que l?Algérie arriverait en 2006 ?


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)