Algérie

Deux militants du RAJ sous mandat de dépôt



Arrêtés jeudi dernier dans des cafés à Alger par des policiers en civil, Karim Boutata et Ahcène Kadi, deux militants de l'association Rassemblement-Action-Jeunesse (RAJ), ont été placés, hier dimanche, sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M'hamed pour «incitation à l'atteinte à l'intégrité territoriale par diffusion de vidéos sur Facebook et port de pancartes et slogans attentatoires à la l'unité nationale».Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La décision de les envoyer à la prison d'El Harrach a offusqué les dizaines de personnes venues manifester leur soutien aux deux militants devant le tribunal, où un dispositif sécuritaire a été déployé.
«C'est une décision arbitraire et les chefs d'inculpation sont infondés », s'est indigné le président de l'association, Abdelouahab Fersaoui, juste après l'annonce de la décision dénoncée par les manifestants. Ces derniers ont lancé des slogans hostiles au pouvoir et aux magistrats de la capitale qui ont placé des dizaines de manifestants sous mandat de dépôt, alors que dans d'autres wilayas, telles qu'Oran, Tlemcen, Mostaganem, Batna? les juges ont relâché toutes les personnes arrêtées dans le cadre du mouvement et poursuivies pour les mêmes causes que les détenus d'Alger.
«Ce sont des chefs d'inculpation arbitraires», a dénoncé, pour sa part, l'avocat Mourad Gagaoua, à sa sortie du tribunal, devant des citoyens qui lancent tout de suite après le slogan «Algérie libre et démocratique».
Dans une déclaration au Soir d'Algérie, M. Fersaoui estime que c'est l'association qui est ciblée pour son travail et son combat pour la liberté, la démocratie et l'Etat de droit à travers l'incarcération des deux jeunes, soutenant que le RAJ ne va pas arrêter sa mobilisation pacifique pour autant, en dénonçant une atteinte aux libertés.
«Cela ne va ni nous affaiblir ni nous décourager», a-t-il assuré.
Exprimant sa solidarité avec les militants et l'association du RAJ, la LADDH a dénoncé, dans un communiqué, «la détention arbitraire et le recours abusif à la détention provisoire qui est une exception et non la règle», affirmant que «les jeunes mis en prison ne constituent aucun danger».
L'organisation n'a pas manqué de rappeler aux magistrats les normes d'un procès équitable et d'une justice indépendante.
A souligner que deux autres manifestants, incarcérés à El Harrach pour port du drapeau amazigh, ont été maintenus, hier par le même tribunal, en détention après leur audition par le juge d'instruction.
L'un de leurs avocats, Mouhous Seddik, venu à la rencontre des manifestants, a dénoncé la justice algérienne à deux vitesses, une justice paradoxale qui emprisonne des citoyens à Alger et les libère dans les autres wilayas alors qu'ils sont poursuivis pour les mêmes motifs. Selon lui, la détention de ces jeunes est anti-constitutionnelle, regrettant que toutes les demandes de mise en liberté provisoire ont été rejetées. Toujours hier au niveau du même tribunal, Mourad Amiri, ancien fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, suspendu de son poste et poursuivi par le ministre de ce département après avoir appelé ses collègues à rejoindre le mouvement populaire, a vu son procès reporté au 6 octobre, sur demande de ses avocats.
K. A.


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