Algérie

Deux militantes anticolonialistes françaises officiellement honorées par l'Algérie



Monique Hervo et Jacqueline Fraysse, militantes anticolonialistes et humanistes françaises, ont été officiellement honorées jeudi soir à Paris par l'Algérie, pays dont elles ont défendu la cause durant et après la guerre de libération nationale.
Des attestations de reconnaissance de leurs "nobles actions envers l'Algérie" et des médailles honorifiques leur ont été remises, au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors d'une cérémonie à Nanterre (Hauts-de-Seine) célébrant le double fête du 1er novembre et du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.
Ces distinctions ont été remises aux deux amies de l'Algérie par le Consul d'Algérie à Nanterre, Abdelkader Dehendi, devant un parterre composé essentiellement de responsables consulaires algériens en Ile de France, d'élus locaux, d'anciens moudjahidine, de représentants associatifs et de citoyens algériens et français.
Visiblement émue, la militante engagée Monique Hervo, considérée comme une « icône » du bidonville La Folie à Nanterre d'où était sorti le gros des manifestants lors de la marche pacifique du 17 octobre 1961 à Paris, s'est dit "vraiment reconnaissante à l'Algérie qui a été toujours son pays et qui le restera profondément".
"Je ne sais pas trop quoi vous dire, mais, pour moi, c'est quelque chose qui reste capital dans ma vie et que je n'oublierais jamais", a lâché l'octogénaire, les larmes aux yeux.
Dans son dernier ouvrage "Nanterre en guerre, chroniques du bidonville 1959-1962)", paru le 28 octobre aux Editions Actes Sud, Monique (84 ans) livre son témoignage de cette marche pacifique du 17 octobre 1961 contre le couvre-feu discriminatoire imposé aux seuls Algériens.
"Noyée au milieu de ce peuple en marche vers son indépendance, ma participation reste pour moi un immense honneur que je dois aux militants de la Folie", écrit-elle.
En février dernier, le réalisateur Mehdi Lallaoui lui a rendu un vibrant hommage en lui consacrant un documentaire-portrait "Monique H, Nanterre 1961".
Jacqueline Fraysse, qui s'est excusée de son absence à la cérémonie car étant en déplacement dans un cadre professionnel, est députée de Nanterre à l'Assemblée nationale française.
Elle était, douze ans durant, maire de Nanterre. Cardiologue de formation, Mme Fraysse (65 ans) s'est distinguée pendant la guerre de libération nationale par son engagement en qualité de médecin et de militante communiste aux côtés des populations des bidonvilles de Nanterre, notamment dans le domaine de la Protection maternelle et infantile.
Fidèle à ses engagements, elle a continué, en tant qu'élue, à se tenir aux côtés de la population algérienne de Nanterre et a contribué activement à la résorption de l'habitat précaire et à la promotion des familles par le développement spectaculaire des infrastructures scolaires et sportives au profit de l'enfance et plus particulièrement la petite enfance.
Dans une prise de parole, le Consul d'Algérie à Nanterre a tenu à assurer que "l'Algérie n'a jamais oublié ses amis". "Il est des hommes et des femmes qui ont travaillé très dur juste pour apporter au moins le sourire aux pauvres algériens qui vivaient dans les bidonvilles des Hauts-de-Seine, et Jacqueline et Monique en font partie", a-t-il témoigné.


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