Deux membres de la coordination portent plainte

Hier encore, près de 20 militants de la CNCD, à leur tête l’infatigable Ali Yahia Abdennour, ont réussi à se rassembler, pendant près de deux heures, au niveau de la place du 1er Mai d’Alger.
Encerclés par des policiers, en civil et en uniforme, les membres de la CNCD se sont contentés, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines déjà, d’un rassemblement durant lequel ils ont scandé leurs slogans habituels demandant le changement du système. Un fait nouveau : pour empêcher tous les membres de la CNCD de rejoindre le lieu du rassemblement, les policiers ont innové cette fois-ci. Avant même le début du rassemblement, certains animateurs de la CNCD, comme Omar Abed du Collectif des victimes d’El Khalifa Bank et Azouaou Hamou Lhadj, responsable de l’association des victimes d’Octobre 1988, ont été repérés et retenus à l’entrée d’un immeuble pour les empêcher de rejoindre la foule des protestataires.
«C’est une véritable séquestration. Les policiers m’ont fait descendre de la voiture et ils m’ont conduit à l’entrée d’un immeuble avant de fermer le portail. Un policier m’a même insulté en me balançant des mots vulgaires. Mes lunettes ont été cassées», nous déclare Omar Abed. «Je suis allé chercher Omar Abed et on m’a séquestré moi aussi. Les policiers voulaient nous humilier», enchaîne Azouaou Hamou Lhadj. Les deux hommes ont décidé de porter plainte contre les policiers en question.