Algérie

Deux lignes rouges à ne pas franchir



Deux lignes rouges à ne pas franchir
Les modifications qui seront introduites dans le projet de loi de finances 2017 «pour améliorer la situation économique du pays», comme l'a affirmé, hier à l'APN, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, ne manqueront pas, sans aucun doute, d'attiser l'hostilité des opérateurs économiques et leurs représentants parmi le patronat, qui n'ont cessé d'appeler à protéger l'opérateur économique national de tout ce qui nuirait à son activité et à la production nationale en général.Pour le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand Saïd Naït Abdelaziz, si ces augmentations s'avèrent vraies, «il serait à la limite de bonne guerre que le gouvernement recoure à ce genre de solutions dans une situation où il est nécessaire d'équilibrer nos finances.Mais il faut faire attention aux répercussions qu'elles peuvent avoir sur le pouvoir d'achat et l'effet négatif qui en résultera sur les prix de certains produits». Selon lui, compte tenu de la situation sociale actuelle, «il faudrait plutôt instaurer des taxes ou en augmenter d'autres sur les produits de luxe, de façon à ce que ces augmentations ne touchent pas l'ensemble des produits». Tout en insistant sur la nécessité de «faire la part des choses pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens aux revenus faibles», le président de la CNPA souligne que ces augmentations ne doivent pas «pénaliser l'acte de production». «Si la hausse de la TVA touche la production nationale, cela va certainement compliquer les choses.Elle doit nécessairement concerner les produits importés, notamment ceux n'étant pas de première nécessité», précise-t-il.Même son de cloche du côté de l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce). Selon son président, le docteur Mustapha Zebdi, toute hausse de la TVA ou du prix de produits ou services se répercutera sur le pouvoir d'achat des Algériens.«On ne peut que défendre la stabilité des prix et nous ne pouvons accueillir avec joie ces taxations et ces hausses.» Et d'ajouter : «Il y a des produits de première nécessité dont les prix doivent restés toujours subventionnés par l'Etat, jusqu'à ce que les conditions de levée de ces subventions soient bien mises en place, à savoir l'élaboration du fichier national des familles nécessiteuses et la mise ne place d'une grille de subventions directes au profit de ces familles.»Quant aux produits secondaires, de luxe ou superflus, l'Association affirme : «Nous ne trouvons aucune gêne à ce qu'il y ait des taxations supplémentaires pour renforcer le Trésor public et diminuer les importations, d'autant que le pays traverse une période financièrement difficile.» Mieux encore, Mustapha Zebdi affirme avoir demandé, à maintes reprises, à ce qu'il y ait des dispositions imposant aux importateurs, eux-mêmes, de «financer l'importation de ces produits sans recourir aux devises des banques algériennes».Quant à l'électricité et au gaz, notre interlocuteur appelle à faire le distinguo entre les particuliers, les opérateurs économiques et les administrations. «Si les augmentations de prix ou de taxes touchent les administrations, cela serait justifié en ce sens que le gros du gaspillage d'électricité se situe au niveau des administrations. Les ménages devraient donc être épargnés, d'autant que le pouvoir d'achat des citoyens est actuellement en baisse en raison de la dépréciation de la valeur du dinar et de l'inflation», conclut M. Zebdi.


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