Après deux sit-in qui n'ont pas fait réagir jusqu'à présent le ministère
de la Santé, le collectif des médecins résidents ont décidé de passer à la
vitesse supérieure.
Une grève nationale de deux jours est prévue les 15 et 16 mars avec un
service minimum d'urgence et de gardes assuré au sein des différents centres et
établissements hospitalo-universitaires. Selon les représentants du collectif
d'Alger et Oran, il s'agit d'un mouvement de grève qui consiste à geler toutes
les activités hospitalières et pédagogiques impliquant le médecin résident.
Le chargé de la communication du collectif au niveau d'Alger, M.Benhabib,
contacté hier, a souligné que concernant cette grève décidée à l'issue d'une
réunion tenue vendredi au niveau du service de psychiatrie à l'hôpital Mustapha
Bacha, «le collectif a adressé plusieurs correspondances au ministère avec la
plate-forme des revendications et la pétition signée par 3.600 médecins.
Jusqu'à présent, la tutelle n'a pas réagi. Face à cette indifférence, le
collectif poursuit son mouvement de protestation. Il décidera des actions à
entreprendre lors d'une autre réunion qu'il tiendra après les deux jours de
grève».
A Oran, la mobilisation est la même, les médecins résidents sont
déterminés à maintenir la pression jusqu'à la prise en charge de leurs
doléances. Selon le représentant du collectif à Oran, M.Remini, «le but de ce
mouvement n'est pas de pénaliser les malades pour lesquels nous assurons le
service minimum mais de demander nos droits et obtenir satisfaction concernant
nos revendications qui sont socioprofessionnelles et pédagogiques».
Selon les représentants du collectif, la balle est dans le camp de la
tutelle. Le mouvement ne sera gelé que s'il y a manifestation du ministère et
ouverture de dialogue sur les doléances des médecins résidents. «Nous sommes
prêts au dialogue et disposés à négocier avec la tutelle», dira M.Remini, qui
insiste que lors de la dernière réunion, le collectif a pris la résolution de
réagir contre toute tentative de représailles dont sera victime un médecin
résident dans n'importe quelle wilaya. Le mouvement donc se durcit au moment où
le ministère reste muet.
Sur les revendications du collectif, il est question de l'abrogation des
lois et des décrets relatifs au service civil des médecins spécialistes, la
mise à disposition des médecins spécialistes postulants d'un plateau technique
en adéquation avec leurs qualifications, la mise à disposition des médecins
spécialistes postulants de logements de fonction à proximité de leur lieu de
travail, la gratuité du transport entre le lieu de résidence d'origine et le
lieu de travail des postulants, la majoration des salaires en fonction des
zones de travail. Les médecins résidents demandent aussi d'accorder à tout
médecin spécialiste le droit de pouvoir démissionner de son poste sans aucune
restriction.
Concernant le statut du résident, le collectif demande une réévaluation
de la rémunération servie, d'une part, du fait de la lourde charge de travail
du résident, véritable cheville ouvrière des services hospitalo-universitaires
et, d'autre part, par la cherté de la vie ; la révision de la prime de garde à
hauteur de 4.000 DA (actuelle 690 DA) avec une majoration pour les jours de
week-end et les jours fériés à hauteur de 1.000 DA ; la révision de
l'allocation d'études à hauteur de 12.750 DA pour le résident en 1ère année,
13.500 DA pour le résident en 2ème année, 14.250 DA pour le résident en 3ème
année et 15.000 DA pour les 4èmes années. Ils demandent, en outre, le droit à
l'indemnité d'encadrement des étudiants internes et externes en médecine
calculée par référence à l'indemnité d'encadrement du praticien spécialiste de
santé publique. D'autres revendications pédagogiques sont incluses dans la
plate-forme.
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Posté Le : 14/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com