Algérie

Deux infirmiers suspendus


Que des patients mentalement atteints réussissent à s'échapper de l'hôpital où ils sont internés est une chose courante. Cela arrive dans tous les hôpitaux du monde. Un malade mental ne manque pas d'intelligence. Il est capable de ruser et de tromper la vigilance du staff médical. Néanmoins, ce qui s'est passé à l'hôpital psychiatrique d'Oued El Athmania, dans la wilaya de Mila, est plus grave, même si certaines parties tentent, tant bien que mal, de dédramatiser la situation.Au départ, on annonce l'évasion de quatre prisonniers ayant été internés au service judiciaire pour des soins psychiatriques dans cette structure qui date de l'ère coloniale et ne possède pas tout les moyens d'un hôpital psychiatrique. Il s'agit d'individus dangereux dont des narcotrafiquants et des assassins. Les prisonniers n'étaient surveillés que par deux infirmiers qui ont d'ailleurs été suspendus, dans le cadre de l'enquête ordonnée par la justice et confiée à la BRI. Autrement, point de policiers ou de gardiens de prison. L'information a fait le tour de cette petite ville plutôt retirée. Les citoyens, habitués, aux malades mentaux qui échappent à la surveillance, ont été pris de panique. Il s'agit de personne dangereuses, comme le confirme le directeur de l'hôpital qui nous a reçu à son bureau.
Notre interlocuteur a tenu à corriger qu'il s'agit de deux individus effectivement dangereux et de deux patients dont l'un a été retrouvé après avoir effectué un déplacement à Boumerdès. L'enquête, selon le directeur, va permettre de situer la responsabilité de chacun, confirmant la suspension de deux infirmiers qui étaient de garde.
Une décision qui a soulevé l'ire de leurs collègues qui comptent observer un sit-in en guise de solidarité, cette semaine, car interner des prisonniers instables mentalement sans une couverture sécuritaire, est inacceptable, selon les travailleurs contactés, qui relèvent qu' «un infirmier n'est pas formé pour ce genre de situation».
Il faut dire que l'hôpital psychiatrique d'Oued El Athmania, qui reçoit régulièrement des prisonniers, pour diverses raisons, de pas moins de 17 wilayas, parfois même du Sud, fait face à un manque criant en moyens. À cela, ajoutent nos vis-à-vis, cet hôpital a une capacité de 35 à 45 lits, si nécessaire. «Actuellement, 91 patients, dont des prisonniers, sont pris en charge par le staff paramédical» précisent-ils.
Le personnel de l'hôpital lance un appel pour redresser la situation. Le directeur reconnaît un manque dans le staff médical et qu'il ne fallait pas dramatiser. En suivant sa logique, «la fuite de prisonniers dangereux n'est qu'un simple fait divers». Dans les faits, l'enquête est toujours en cours. Les trois autres aliénés évadés, dont deux du service judiciaire, courent toujours.
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