Algérie - A la une

Deux groupes, deux objectifs MNLA et AQMI



Deux groupes, deux objectifs                                    MNLA et AQMI
Le combat des touareg, qui évolue selon les périodes, de simples revendications socio-économiques à des velléités indépendantistes, est donc ancien. Aussi ancien que la création de cet Etat trois fois plus grand que la France, mais manquant de tout. Un pays désertique, notamment au Nord. Sauf que le Mali, contrairement aux apparences, est riche en réserves minières non exploitées jusque-là.La lutte des militants touareg a souvent été confrontée à des interventions étrangères. Ainsi, en 1992, le mouvement Azawad a signé, sous l'égide de l'Algérie, représentée à l'époque par Ahmed Ouyahia, un accord de paix qui avait conduit les rebelles à déposer, puis à brûler leurs armes. Mais la trêve n'est que de courte durée. Puisqu'au début des années 2000, les rebelles reprennent les armes. L'Algérie est encore une fois appelée à la rescousse. Puisqu'en août 2006, les deux parties avaient signé les accords de paix, appelés les «accords d'Alger». Pour faciliter les choses, l'Algérie s'était même mise à financer des projets de développement dans certaines zones enclavées du nord de ce pauvre pays.Entre-temps, l'immense désert a servi de lieu de refuge et d'entraînement pour des groupes terroristes. Ne pouvant rester longtemps en Algérie où ils ont été traqués et décimés, les groupes terroristes, qui se proclament d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) essaiment la zone. C'est là qu'ils font leur beurre. Kidnappings, attaques contre les armées locales et contrebande sont leurs activités favorites. Pour financer leurs actions, ces groupes utilisent une arme redoutable et efficace : la rançon. Plusieurs ressortissants occidentaux sont pris en otage. Certains ont été libérés contre le paiement de rançons, qu'aucun Etat n'assume publiquement. Entre-temps, ces groupes de djihadistes que commandent entre autres deux Algériens, Abou Zeïd et El-Para, étendent leur action et renforcent leurs troupes. Ils trouvent dans la pauvreté des populations locales un terreau pour recruter de jeunes djihadistes.On a appris ces derniers temps, que les responsables maliens avaient passé une sorte de pacte tacite avec ces terroristes. En contrepartie d'une passivité de Bamako, les terroristes feraient le contrepoids des indépendantistes touareg. En somme, un jeu dangereux qui menace jusqu'aux fondements de l'Etat malien qui bat de l'aile depuis qu'un groupe de militaires a perpétré un coup d'Etat. A cela, il faut ajouter la libre circulation des armes qui proviennent de Libye. Un cocktail explosif qui risque d'emporter toute la région. D'autant plus que les deux groupes, à savoir les Touareg et les terroristes, écument le pays voisin, le Niger. Ce dernier a pratiquement les mêmes caractéristiques que son voisin. La question qui se pose à présent est celle de savoir comment cohabiteront les rebelles touareg et les terroristes de l'Aqmi. Les premiers veulent un Etat aux frontières limitées. Les seconds, eux, veulent un combat et des frontières illimitées.
A. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)