Deux grandes équipes face à 90' de jeu

Le stade du 5-Juillet est en passe de devenir cette vitrine géante des grandes rencontres nationales et internationales de football.C'est ici, que se cultivent les souvenirs qui font l'histoire de notre football. Aujourd'hui, une autre fête géante s'apprête à être inaugurée dès le coup de sifflet final d'Abid Charef. Un moment historique, mais aussi un moment où des millions de téléspectateurs tenteront de calmer leurs palpitations qui deviendraient au fil des minutes plus fortes. Le football, c'est ce qu'il a de particulier, lorsque la sportivité s'installe sur le stade et sur les gradins. Des plus petits villages aux grandes villes, en passant par les quartiers, qui sont devenus les véritables centres nerveux où se canalisent les commentaires et les pronostics de la Coupe d'Algérie. La fête a atteint son paroxysme. Dans chaque ville, des kilomètres aux couleurs des équipes engagées pavoisent les capitales économiques.
A Tizi-Ouzou ou à Sidi Bel-Abbès, les APC, les wilayas, les administrations accrochent les photos de leurs finalistes. L'odeur d'une fête sportive se fait sentir et se fait remarquer par ces banderoles géantes, ces affiches, ces photos, ces musiques qui annoncent que la région est en fête et qu'elle accueillera la coupe. Tous tiennent le même discours, le même slogan, le pessimisme n'a pas de place, puisque pour ces régions engagées, la Coupe a déjà son podium et son programme artistique. Dans les cafés, accoudés au comptoir des jeunes racontent ou font remonter à la surface les étapes parcourues par leurs fans pour en arriver à ce niveau. Les anciens joueurs se mêlent et prient que cette fois, une fois de plus, elle sera «chez nous».
Jamais loin de leurs tambour, des groupes de jeunes rappellent que c'est l'arrivée de la coupe, chacun s'y prépare et se mêle à l'organisation. C'est dire que dans les villes, les populations adhèrent et s'investissent. «ll y a plus de président d'APC, ni d'APW, ni autres cadres, tout le monde est concerné et tous viennent donner leur temps». Cette finale, c'est le foot business contre le foot du c?ur. Bouzidi veut sa revanche, et à la fois «son» premier titre au sein de cette équipe qu'il vient de remettre sur rails.
Conscient que la mission ne sera pas facile, mais pas impossible, c'était un peu le défi qu'il vient de relever en faisant sortir de la zone rouge son équipe. Et aujourd'hui, le défi est aussi énorme, mais qu'il doit, selon ses déclarations y arriver. Il n'est pas loin de l'arrivée ce trophée, juste 90' ou un peu plus, pour écrire en lettre d'or deux évènements qui sont : l'arrivée de Youcef Bouzidi et celle de Mellal, deux hommes accompagnés par des millions de supporters et des joueurs en Or, qui ont compris que tout est possible et doivent impérativement prendre au piège cette formation de Sidi Bel-Abbès, qui est suffisamment armée pour renverser la valeur et faire le jeu afin de concrétiser son deuxième objectif.
Cette équipe de Cherif El Ouezani a eu à faire la démonstration lors de ce week-end en mettant à terre le MCA dans son propre jardin de Bologhine. A nos confrères, il dira «heureux déjà d'être arrivé à ce stade de la compétition, après que le club ait été éliminé, lors des deux précédentes éditions en demi-finales. Pour cette finale, j'estime que nous partons à chances égales contre notre adversaire, la JS Kabylie. Il est vrai que le plus important est d'assurer le maintien en championnat, le club ayant été handicapé par les six points défalqués suite à une décision de la Fifa... J'ai vécu les sensations de la Coupe d'Algérie en tant que joueur mais c'est la première finale que je dispute en tant que coach en chef. Et là, je dirai que celui qui restera concentré devrait s'imposer.
Maintenant, il faudra aller chercher cette coupe. J'aimerais tellement devenir le coach ayant aidé l'USMBA à gagner sa deuxième Coupe d'Algérie après celle de 1991». Pour les Kabyles, gardant toujours en travers de la gorge cette défaite amère de 1991 lorsqu'elle avait plié sous les coups de boutoir du duo Tlemçani-Louahla, la JS Kabylie fait de cette Coupe un double objectif : «Gagner un titre majeur qui réhabiliterait un tant soit peu son image écornée de grand d'Algérie et prendre une douce revanche sur cet adversaire qui s'enorgueillit toujours d'avoir mis à genoux celui qui était à l'époque un ogre continental, détenteur, qui plus est, de l'édition de l'année d'avant de la si exigeante Coupe d'Afrique des clubs champions».
A ce titre Bouzidi dira que «dans une finale, ce sont les détails qui font la différence. Il suffit de perdre sa concentration une fraction de seconde, pour voir s'écrouler le travail de toute une saison. Il faudra donc rester très concentré et vigilant durant toute la partie. Mais je dois préciser aux gens que la JSK fera le maximum pour gagner cette coupe. On jouera cette finale à 200% même si notre objectif principal est le maintien, qui est loin d'être acquis... L'USMBA est une très bonne équipe, qu'on respecte beaucoup, et qui possède un effectif très riche, contrairement à la JSK qui a beaucoup de déséquilibre, sans entrer dans les détails. En plus, vendredi dernier, le coach de l'USMBA a fait un turn-over de son effectif.»
Cet après-midi, l'équipe d'Abid Charef ne devrait pas avoir fort à faire lors de la traversée des 90', mais ce ne serait pas aussi un fleuve tranquille. Ce sera donc pour notre représentant au Mondial 2015, en l'occurrence Abid Charef et son adjoint Etchiali leur seconde finale avec au centre une ambiance exceptionnelle, après celle de 2011, non seulement puisque ces deux professionnels du sifflet retrouvent cet après-midi la JSK, qui avait animé et remporté cette finale contre l'USMH.
Une parfaite occasion pour ces deux referees de faire leur démonstration, eux qui ont été désignés par la FIFA pour officier lors du Mondial de Russie 2018. Enfin, à signaler que la finale de la Coupe d'Algérie militaire, qui se jouera en ouverture dans le même stade entre la 1re Région militaire et l'Ecole des techniques de l'intendance de Blida, sera dirigée par Lyes Bekouassa, assisté de Walid Benali et Nacer Saber.