Algérie

Deux figures marquantes du nationalisme algérien



A l'occasion de la célébration du 64e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, un hommage posthume a été rendu, jeudi dernier, au niveau de l'Estrade du Sila 2018, aux historiens Mahfoud Kaddache et à Abou El Kacem Saâdallah.L'historien et actuel directeur du Centre national du livre, Djamel Yahiaoui, s'est attardé un laps de temps sur les parcours de ces personnalités d'exception. «Ce sont, dit-il, à eux deux des encyclopédies. Ils sont des références incontournables, dans l'écriture de l'histoire du nationalisme algérien.
Ce sont des hommes qui ont continué à réhabiliter l'Histoire nationale au niveau du Centre de recherches et d'études de la Revolution du 1er novembre 1954 et sur certains autres supports».Si Mahfoud Kaddache était un citadin né à la Casbah d'Alger mais originaire de Lakhdaria, Abou El-Kacem Saadallah était un urbain multilingue. Celui-ci maîtrisait à la perfection plusieurs langues, dont l'arabe, le français et l'anglais.
Il a fait ses études à l'université Zitouna entre 1947 et 1954 de Tunis pour décrocher, ensuite, un diplôme de magister en 1962 au Caire, en Egypte, et un doctorat en histoire moderne et contemporaine en 1965 à l'université du Minnesota aux Etats-Unis. Le doyen des historiens algériens, Abou Kacem Saâdallah a mené un combat de résistance de l'extérieur, contrairement à Mahfoud Kaddache, qui l'a mené de l'intérieur».
Le conférencier indique qu'il a connu en personne ces deux historiens algériens pour les avoir eu comme professeurs. Il a eu, également, la chance de voyager avec eux. Comme il a eu, aussi, le privilège de travailler avec le défunt historien Mahfoud Kaddache au Centre de recherche et d'études de la Révolution du 1er Novembre 1954 à El Biar.
Rappelons au passage que Djamel Yahiaoui a présidé une période bien définie, le centre en question. Mahfoud Kaddache qui, rappelons-le, a joué un grand rôle dans le scoutisme algérien- s'est occupé d'un projet sur le mouvement de la jeunesse sportive, aux côtés d'autres personnes. Djamel Yahiaoui cite Othmani Saâdi, personnage connu pour ses positions frontales, qui définit Mahfoud Kaddache comme «une personne qui a contribué au mouvement de l'écriture du football algérien et à la correction de la falsification de l'histoire nationale».
Djamel Yahiaoui rapporte, aussi, le témoignage du défunt avocat et premier ministre de la Justice, garde des Sceaux de l'Algérie indépendante, Amar Bentoumi. Celui-ci considérait Mahfoud Kaddache comme un véritable nationaliste qui avait échappé à deux attentats, perpétrés par l'OAS. Djamel Yahiaoui est catégorique : ces deux historiens algériens d'envergure ont contribué à ramasser l'histoire nationale. Après l'indépendance de l'Algérie, ils ont été les pionniers de l'Histoire nationale à ?uvrer pour la réhabilitation nationale.
L'orateur estime qu'il a été chanceux quand il présidait le Centre de recherche et d'étude du 1er Novembre, où une collection de 19 titres, ayant trait à l'histoire nationale, a été éditée. De même que 35 ?uvres de Mahfoud Kaddache ont vu le jour. L'historien, Djamel Yahiaoui, n'y va pas avec le dos de la cuillère pour marteler qu'il faut valoriser le patrimoine immatériel de ces deux hommes. «Ils ont, dit-il, défendu le patrimoine.
C'est à nous maintenant de prendre soin de ce patrimoine de connaissances. Ce patrimoine va nous permettre de savoir qui nous sommes. Ces hommes aux plumes talentueuses n'ont jamais cessé d'écrire. Il faut conserver leurs écrits en créant une école spécialisée dans l'histoire. Beaucoup de personnes ne savent pas ce qu'ont écrit ces pionniers de l'histoire».
Toujours selon notre interlocuteur, Mahfoud Kaddache a écrit plus 20 000 pages de 1962 jusqu'à sa mort en juillet 2006, dont il est aisé d'extraire des passages intéressants entiers, dont, entre autres, sur les Croisades, l'Empire ottoman, les monuments historiques, le soufisme, la poésie et le patrimoine chaâbi. Chiffres à l'appui, il précise que «sur un parcours de 51 ans, Mahfoud Kaddache a écrit 20 000 pages sur les 18 600 jours qu'il a vécus.
Il a écrit plus d'une page par jour. Cela veut dire qu'il n'a jamais cessé d'écrire». Pour le conférencier, il est impératif de faire connaître les ?uvres d'Abou Kassem Saâdallah à la jeunesse actuelle. Les travaux de ces pionniers de l'histoire peuvent faire l'objet de dizaines de magistères ou encore de thèses, c'est du moins ce que préconise Djamel Yahiaoui.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)