Algérie

Deux faces, une seule pièce


Deux faces, une seule pièce
Un salon international sur la sécurité routière s'est tenu ces derniers jours à Alger avec l'objectif annoncé de «créer une synergie entre tous les acteurs» pour réduire le nombre des accidents de la route. Et c'est tant mieux ! Le terrorisme routier a atteint une dimension telle qu'aucune initiative tendant à en résorber l'impact sur la société n'est de trop. Qu'il s'agisse de salons, de caravanes, d'émissions de télévision et de radio, de cours,... toutes les actions sont les bienvenues pourvu que l'Algérie continue de lutter contre un phénomène qui n'est pas une fatalité, mais la conjugaison d'un ensemble d'incohérences et de dysfonctionnements sur lesquels l'homme peut agir puisqu'il en est la principale source. Cette semaine, la faucheuse a encore frappé, puisque 14 personnes sont mortes et 335 autres ont été blessées dans près de 300 accidents survenus à travers le territoire national. Ce qui alourdit dangereusement des statistiques 2014 déjà dans le rouge avec plus de 9 000 accidents, 961 morts et plus de 13 000 blessés ! C'est dire à quel point nous avons besoin que les opérations de lutte contre les accidents de la route se densifient. Pourtant, vouloir «travailler» uniquement sur les dossiers sensibilisation des automobilistes et des piétons, formation des formateurs, réhabilitation des routes, lutte contre les pièces de rechange contrefaites...sans, dans le même temps, appliquer les sanctions contre les contrevenants est de nature à affaiblir le combat contre les accidents de la route. Et cela mène naturellement à pointer du doigt la mollesse des services chargés de l'application de la loi, qui laissent faire les chauffards et autres délinquants de la route. On le voit tous les jours, les automobilistes usent de la vitesse, téléphonent au volant, grillent les feux rouges, enjambent les lignes continues et mettent la vie de leurs congénères en péril, sous les yeux d'agents de l'ordre stoïques et imperturbables. Ce qui, en forçant un peu le trait, équivaudrait presque à non-assistance à personne en danger. Les expériences menées par d'autres pays touchés par les drames de la route ont démontré que le durcissement des sanctions à l'endroit les délinquants de la route est un impératif dans toute politique de sécurité routière efficace. D'ailleurs, cela s'est démontré également chez nous il y a quelques années, plus précisément en 2009, lorsque l'application de la nouvelle loi routière, assise sur la répression des contrevenants, a permis, selon les spécialistes, un recul de 30% du nombre des accidents. Mais depuis, la nécessité de préserver la paix sociale est passée par là et la courbe des drames a repris l'ascenseur... Il ne s'agit pas ici d'un plaidoyer pour l'avènement d'une politique du tout-répressif -encore que bien des chauffards mériteraient les pires sanctions-, mais de souligner la nécessité de ne négliger aucun aspect dans la lutte contre les accidents de la route. La prévention et la répression sont les deux faces d'une même pièce.S. O. A.


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